ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Golfe de Marseille et Calanques

Sous-bassin : FRANCE-SUD

île de Maïre

Contributeur : Conservatoire du littoral (avec l’appui de l’entreprise O2 Terre)

Date de création : 18/06/2021

Pour citer cette version : Conservatoire du littoral. (2021). Fiche île : Ile de Maïre – Sous-bassin : France Sud. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/ile-maire/

Commune Marseille
Archipel Archipel de Riou
Surface (ha) 28,45
Linéaire côtier (mètre) 3373
Distance à la côte (Mile nautique) 0,04
Altitude max (mètre) 138
Coordonnée géographiques Latitude 43,21102
Longitude 5,335404
Propriété foncière Conservatoire du Littoral
Gestionnaire(s) Parc National des Calanques
Statut de protection national Parc National des Calanques
international Site NATURA 2000 : 

  • Directive Oiseaux – FR9312007 – Iles Marseillaises – Cassidaigne
  • Directive Habitats, Faune,Flore – FR9301602 – Calanques et îles Marseillaises – Cap Canaille et Massif du Grand Caunet

Description générale


Au large du Massif des Calanques et aux sorties de la Ville de Marseille, s’étendent, en file, différentes îles et îlots constituant l’archipel de Riou, l’unique archipel inhabité du littoral continental français. D’une superficie totale de 162 ha, ce site, très minéral, compte près de 25 kilomètres de côte découpée en une multitude de criques.

Mesurant 990 mètres d’est en ouest et 540 mètres du nord au sud, l’île Maïre, plus haute que large, culmine à 138 mètres d’altitude. Elle est située à proximité immédiate du Cap Croisette et du quartier des Goudes à l’extrémité Ouest du massif des Calanques. On peut y voir les restes d’une construction datant de l’époque où les ressources minérales de l’île étaient exploitées. Tout autour de l’île, des observatoires, en ruines, rappellent l’importance stratégique de sa position, au sud de la baie de Marseille et à l’est du Golfe du Lion.

Le versant Nord montre des pentes couvertes d’une mosaïque de buissons de lentisques qui alternent avec les éboulis, la roche nue et une végétation littorale beaucoup plus rase constituée de plantes halophiles (qui aiment le sel).

Le versant Sud donne le spectacle d’un monde complètement minéral, découpé par de vertigineuses falaises qui plongent brutalement dans la mer. 

Cette île n’a pas de crique, pas de plage, et n’est bordée que de falaises et d’éboulis.

Elle constitue un véritable sanctuaire pour de nombreuses espèces rares, tant animales que végétales et présente un patrimoine naturel reconnu à l’échelle européenne.

Connaissances


Les archives départementales des Bouches-du-Rhône font état de la présence de guetteurs sur les îles de Maïre dès 1264.

Cette île a été pendant longtemps colonisée par les militaires pour son point de vue sur l’entrée maritime de Marseille et des vestiges y sont encore debout, tels des blockhaus, quasi indestructibles.

ENCADRE : Les aménagements militaires de l’île Maïre:


L’île Maïre est la plus impactée par les constructions et les aménagements militaires. En 1850, elle est encore décrite par Marius CHAUMELIN (1854) comme une île non aménagée malgré sa proximité de la côte. En 1885, l’État cède l’île de Maïre à la Marine Nationale. Les documents de la Marine évoquent la construction en 1909 d’un feu chercheur sur l’île qui permet d’éclairer les bateaux entrant dans la rade. Puis en 1919 sont aménagés les différents bâtiments militaires encore visibles aujourd’hui : 

– un logement pouvant accueillir 16 hommes et deux officiers, 

– une citerne pour recueillir les eaux de pluie, 

– une salle de machine abritant une dynamo et un réservoir de carburant, 

– un chemin d’accès aménagé avec des escaliers et garde-corps qui permettent de relier le secteur nord de l’île aux postes de commande et de combat situés sur la face sud, 

– des câbles électriques qui relient le poste d’éclairage à la dynamo,

 – un poste de commandement et un poste de combat accessibles par un tunnel taillé dans la roche et qui abritent le projecteur monté sur une voie ferrée. 

Cet équipement a été complété en 1926 par un deuxième projecteur installé à la pointe ouest de l’île face à l’îlot du Tiboulen. En 1943, l’armée allemande a réaménagé ces installations et installé deux pièces d’artillerie, une dans une tourelle installée au sommet de l’île et une seconde dans le bunker du sud de l’île qui abritait le projecteur. Pour alimenter la garnison en poste, l’occupant avait même construit un petit téléphérique afin de rendre l’accès possible les jours de mauvais temps par le cap croisette. La plupart de ces bâtiments sont encore visibles aujourd’hui sur le site, mais se dégradent progressivement, notamment le casernement situé sur la partie nord de l’île.

Cette île a vu, au cours des siècles, de nombreux naufrages, dont celui du Liban, qui marquera longtemps la communauté Corse.

En juin 1903 ce paquebot à vapeur de 91 mètres de long, en partance vers Bastia, transportant officiellement 148 passagers, éperonné par un autre paquebot, l’Insulaire, transportant une quarantaine de passagers, a fait naufrage à quelques mètres de l’Île Maïre. Il y aura plus de 100 victimes dans cet accident qui constitue l’une des plus grandes catastrophes maritimes civiles de Méditerranée française.

Habitée pendant des décennies par un petit troupeau de chèvres à l’état sauvage, elle fut souvent appelée l’île aux chèvres. Elles ont été débarquées par le Conservatoire du littoral jugeant qu’elles avaient un impact négatif sur la flore patrimoniale.

Intérêts


 

Passerine tartonraire Thymelaea tartonraira ssp. Tartonraira., petit buisson très rare présent sur cette île
(© Sophie – florealpes)

Concernant les intérêts écologiques, plusieurs espèces végétales patrimoniales à protection nationale sont connues : L’astragale de Marseille Astragalus tragacantha endémique du Sud-Est de la France, elle est présente sur Maïre mais sa population semble vieillissante (peu, voire aucune plantule) et impactée par la nitrification des sols, la Scolopendre sagittée Asplenium sagittatum est très rare en France mais les grandes falaises de l’île Maïre montre les plus belles populations de France, la Passerine tartonraire Thymelaea tartonraira ssp. Tartonraira.

Pour la Faune, l’île de Maïre est un refuge pour les oiseaux de mer et abrite le Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea, gecko rarissime, endémique de méditerranée occidentale.

Côté mer on trouve de beaux sites de plongée avec de nombreuses épaves, de jolis tombants et une grotte à corail. L’ile Maïre est également reconnue depuis plusieurs décennies pour la présence importante de loups lors de la période hivernale. Lorsque les eaux sont chaudes, on peut également rencontrer de nombreux poissons pélagiques sur son tombant sud (le Limon Seriola dumerili, le Barracuda Sphyraena viridensis, la Bonite Auxis rochei,…).

L’île Maïre est un magnifique sujet de photo qui sert de fond de décor à de nombreuses scènes de films et de séries télévisées. Parmi les plus récentes, celles de Plus Belle la Vie et de Mafiosa.

Pressions


   

Rugulopteryx okamurae, l’algue invasive provenant du Japon
(© Sylvain LE BRIS – Doris)

Depuis quelques années les calanques Marseille, dont l’ile Maïre fait partie, sont envahies par une algue brune invasive Rugulopteryx okamurae. Cette algue provenant du japon s’est rapidement installée et recouvre parfois jusqu’à 80% des fonds marins, sur une hauteur de 60 cm. Une étude de la Faculté des sciences de Luminy est actuellement en cours pour envisager un plan d’action efficace pour contenir et freiner sa prolifération.

Les falaises spectaculaires de l’île Maïre et la mer qui s’immisce dans la passe des Croisettes font de ce bout du monde un lieu emblématique. Dégradé par une fréquentation mal maîtrisée, le Parc national des Calanques a entamé des actions pour sa protection et sa requalification.

Même si l’île est inhabitée et qu’elle n’est pas desservie par des navettes (il est même interdit d’y accoster) les pressions sont fortes et en grande partie liées à l’activité nautique. 

L’ile étant un spot de chasse sous-marine reconnu, la présence de chasseur et de pêcheur y est quasi quotidienne sur le pourtour de l’île, surtout lorsque les eaux se réchauffent.

Gestion & Conservation


L’île de Maïre est intégrée dans le périmètre du Parc national des Calanques. Le débarquement sur l’île de Maïre est interdit par la réglementation du Parc national des Calanques.

L’ensemble des îles et îlots qui constituent l’archipel de Riou est également propriété du Conservatoire du littoral depuis 1993. 

Principales ressources bibliographiques


  1. Article sur l’ile Maïre dans « les cahiers du sud » – site internet http://les-cahiers-du-sud.eklablog.com/les-iles-de-l-archipel-de-riou-l-ile-maire-a112437054 

  2. Site du Parc national des Calanques – site internet http://www.calanques-parcnational.fr/fr/cap-croisette-baie-des-singes-ile-maire-marseille

  3. France bleu Bouches-du Rhone – Le naufrage du Liban https://www.francebleu.fr/emissions/racontez-nous/provence/les-calancoeurs-les-espions-de-l-ile-maire-le-naufrage-du-liban-et-le-duel-de-louis-pierotti 

  4. Plan de gestion 2011-2015 complet – Riou – pdf – https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Plan+de+gestion+2011-2015+complet+-+Riou.pdf  

  5. Gestion de la faune et de la flore des Îles marseillaises par Patrick VIDAL, Patrick BAYLE, Eric VIDAL, Frédéric MÉDAIL et Richard lOTIER   https://core.ac.uk/download/pdf/15518273.pdf

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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Golfe de Marseille et Calanques

Sous-bassin : FRANCE-SUD

île du Frioul

Contributeur : Conservatoire du littoral (avec l’appui de l’entreprise O2 Terre)

Date de création : 18/06/2021

 

Pour citer cette version : Conservatoire du littoral. (2021). Fiche île : Ile du Frioul – Sous-bassin : France Sud. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/iles-du-frioul/

Commune MARSEILLE
Archipel Archipel des îles du Frioul
Surface (ha) 194
Linéaire côtier (mètre) 27 600
Distance à la côte (Mile nautique) 1
Altitude max (mètre) 84
Coordonnée géographiques Latitude 43,26955
Longitude 5,297718
Propriété foncière Conservatoire du littoral

Ville de Marseille

Privé

Gestionnaire(s) Ville de Marseille ; Parc National des Calanques
Statut de protection national Parc National des Calanques
international Site NATURA 2000 : 

  • Directive Oiseaux – FR9312007 – Iles Marseillaises – Cassidaigne
  • Directive Habitats, Faune,Flore – FR9301602 – Calanques et îles Marseillaises – Cap Canaille et Massif du Grand Caunet

Description générale


Situé à moins de 2 km du quartier d’Endoume, l’archipel du Frioul est constitué de deux îles principales : Pomègues et Ratonneau, et de deux îlots satellites : l’île d’If et le Tiboulen de Ratonneau. 

Ces îles constituent un des 111 quartiers de la Ville de Marseille et sont rattachées administrativement au 7ème arrondissement.  La circulation motorisée est interdite. Le port de plaisance dispose de plus de 600 places. Au dernier recensement (2011) 146 résidents permanents ont été dénombrés.  Le Frioul est l’un des haut-lieux du tourisme de la région et accueille 400 000 visiteurs par an. Le port de plaisance du Frioul dispose d’une capacité de 600 anneaux. En période estivale, on estime qu’il y a 850 bateaux par jour qui mouillent autour des îles. Plaisance, promenade, baignade, pêche et plongée sont les activités touristiques les plus pratiquées. 

Pomègues au sud et Ratonneau au nord sont reliées par la digue de Berry, construite entre 1822 et 1824. L’ensemble est communément appelé «le Frioul», désignant alors la passe, le passage naturel que formaient les deux îles avant la construction de la digue. Le Frioul sépare la rade de Marseille en deux selon un axe Est-Ouest.

L’Histoire des îles du Frioul est intimement liée à celle de Marseille. Par sa position stratégique d’avant-port, elles ont eu un rôle primordial dans la surveillance et la protection militaire de Marseille. L’Hôpital Caroline construit sur l’île de Ratonneau constituait un complexe sanitaire de quarantaine de la Méditerranée  pour protéger les habitants de la ville lors des épidémies de peste du Moyen-Âge. 

En 1971, une grande partie de l’Archipel du Frioul est cédée à la Ville de Marseille par l’Armée. Dès lors, le développement urbain et économique est enclenché, notamment par la création du village de Port Frioul en 1974.

En 2014, la ville de Marseille a cédé les 136 ha d’espaces naturels terrestres au Conservatoire du Littoral pour en assurer la gestion et la préservation.

Connaissances


L’archipel du Frioul est particulièrement remarquable, tant pour la diversité de ses habitats, que pour sa richesse en espèces, souvent rares ou menacées. 

On y retrouve une végétation spécifique aux îles de Marseille et unique en France. L’aridité des lieux, l’exposition au vent d’Est et au Mistral, l’importance des embruns et la présence d’un substrat calcaire très perméable sont les facteurs principaux du développement d’une flore spécifique et très rare. La flore du Frioul est composée de 409 espèces officiellement recensées (historiques et récentes) dont 14 rares ou protégées.

Pour la faune, un inventaire herpétologique a été réalisé par Marc CHEYLAN, en 2004, dans le cadre de la rédaction des documents d’objectifs du site NATURA 2000. Cette étude recense les différentes espèces présentes, identifie les enjeux liés à ces espèces et propose une hiérarchie des priorités de conservation. L’herpétofaune du Frioul est composée de cinq espèces bénéficiant toutes d’une protection nationale.

Pour les invertébrés, les observations sont assez limitées. Il faut noter la présence de la Proserpine Zerynthia rumina,  une espèce de papillon d’intérêt communautaire et inféodée aux garrigues méditerranéennes.

L’archipel constitue également un important site de nidification pour les oiseaux marins pélagiques de méditerranée. Actuellement, sur l’archipel du Frioul, un total de 129 espèces d’oiseaux a pu être observé.

Une seule espèce indigène de mammifère terrestre, la Musaraigne des jardins Crocidura suaveolens, a été découverte au début des années 1990 (P. Bayle, com. pers.) 

Les chiroptères représentent un élément important du patrimoine mammalogique des îles. En effet, les expertises réalisées en 2010 par le CEN PACA, sur l’archipel, révèlent que 7 espèces de chauve-souris fréquentent les îles du Frioul. Néanmoins, aucun gîte n’a encore été découvert sur l’archipel.

Plusieurs espèces anthropophiles sont présentes sur l’île, introduites volontairement ou accidentellement : le Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus, introduit au cours des années 1980, le Rat noir Rattus rattus, la Souris domestique Mus musculus et le Chat haret Felis catus ; auxquelles s’ajoutent aujourd’hui les chiens et chats domestiques, dont certains individus divaguent sur le milieu naturel.

La biodiversité sous-marine n’est pas en reste : la qualité des fonds sous-marins des îles de Marseille est réputée internationalement. Six habitats marins à forte valeur patrimoniale ont été identifiés, dont un d’intérêt prioritaire : l’herbier à Posidonie.

ENCADRE : Les connaissances historiques de la population de Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea


Les mentions de la recherche du Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea sur l’île de Frioul ont été relativement restreintes dans le passé avec des résultats variables :

– en 1924, Vandoni déclare l’espèce absente sur Pomègues et sur Ratonneau,

– en 1930, Mourgues signale sa présence sur Ratonneau,

– en 1946, Angel la mentionne présente sur Pomègues,

– en 1975 et 1978, Delaugerre la déclare absente sur Pomègues et Ratonneau,

–  en 1994 et 1995, Patrick Bayle la redécouvre sur Pomègues,

– en 2000 et 2001, sa présence est confirmée dans le cadre des inventaires du plan de gestion de l’espace naturel du Frioul,

– Du 17 juin au 25 juillet 2002, Aurore Vergnoux et Mélina Goasduff ont effectué un total de 60 observations d’individus différents sur Pomègues et Ratonneau, révélant la présence d’une importante population.

Intérêts


Le Puffin yelkouan Puffinus yelkouan est recencé sur le frioul © parcnationaux

D’un point de vue écologique, les intérêts sont nombreux. Côté terrestre, pour la flore, l’île de Frioul abrite 14 plantes patrimoniales, rares et/ou protégées, dont :

– 3 espèces à protection nationale : l’Astragale de Marseille Astragalus tragacantha, la Petite saladelle Limonium pseudominutum, le Limonium en baguette Limonium virgatum,  

– 11 espèces à protection régionale : l’Anthémis à rameaux tournés du même côté Anthemis secundiramea subsp. Secundiramea, la Chicorée scabre Hyoseris scabra, la Ficoïde à fleurs nodales Mesembryanthemum nodiflorum, la Germandrée purpurine Teucrium polium subsp. Purpurascens, le Lys des sables Pancratium maritimum, le Mélilot de Méssine Melilotus messanensis, l’Orpin du littoral Sedum litoreum, le Plantain à feuilles en alène Plantago subulata subsp. subulata, le Raisin de mer Ephedra distachya, le Séneçon à feuilles grasses Senecio leucanthemifolius subsp. Crassifolius, le Silène faux orpin Silene sedoides.

Certaines de ces espèces végétales ne se retrouvent sur le continent que sur la frange littorale des Calanques, les îles constituent donc pour elles des sites refuges à l’abri de la forte fréquentation humaine et de l’urbanisation du littoral.

 

Pour la faune, l’archipel  de Frioul est l’un des rares sites français qui abrite des populations importantes du Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaeus, gecko «relictuel » et rarissime, endémique de Méditerranée occidentale.

Il abrite les 3 espèces de procellariiformes (oiseaux de mer) de Méditerranée : le Puffin cendré Calonectris borealis, le Puffin yelkouan Puffinus yelkouan et l’Océanite tempête de Méditerranée Hydrobates pelagicus, espèces d’intérêt communautaire dont l’Etat français s’est engagé à assurer la conservation.

Côté marin, dix-sept espèces protégées et cinq d’intérêt communautaire peuvent être observées autour du Frioul, comme le Mérou Brun Epinephelus marginatus, la Grande Nacre Pinna nobilis ou la Cigale de Mer Scyllarides latus.

 

Le patrimoine bâti est important sur l’île du Frioul et offre un panorama de l’histoire de l’île et de Marseille :

  • Situé sur l’île de Pomègues, face au village du Frioul, le fort de Pomègues a été bâti pour commander le Château d’If. Son site jouit d’une vue imprenable sur l’ensemble des îles de l’archipel, le village et son port et constitue le point culminant de l’archipel.
  • A 75 mètres d’altitude, le Fort de Ratonneau domine l’île du même nom et laisse entrevoir une vue remarquable sur les îles, le port du Frioul et la rade de Marseille. 
  • Avec l’avènement du canon rayé, qui permet de couvrir la baie de la Pointe Rouge au cap Couronne, le plateau de Cavaux devient le site le plus stratégique du Frioul. Site militaire le plus important des îles après la guerre de 1870, la batterie de Cavaux, créée en 1883, reçoit en 1906 la première batterie des îles constituée de casemates en béton armé. Le site connaîtra, par la suite, de nombreuses transformations en fonction des progrès technologiques militaires. 
  • Située à la pointe Est de l’île de Ratonneau, la batterie du Cap de Croix offre un panorama exceptionnel sur la rade de Marseille.
  • Le plateau de Banc, qui domine l’hôpital Caroline, est fortifié sous Napoléon III. Exposé, non fortifié et donc aisément accessible, l’hôpital Caroline représentait jusqu’alors une réelle menace pour le château d’If.
  • Située sur l’île de Ratonneau, sur la pointe dite de Brigantin à l’extrême Ouest de l’île, la batterie de Mangue comprend deux ouvrages construits à des époques différentes
  • Construite en 1859-1860, afin de contrôler la route réalisée à la même époque entre le port de quarantaine, dans l’anse de Pomègues, et le fort de Pomègues, la Tour de Poméguet permettait également d’assurer la surveillance des nombreuses criques alentour.
  • Initialement construit sur le plateau de Cavaux, en 1864, le Sémaphore de Pomègues a été déplacé sur le site actuel en 1904. Perchés dans la cabine de veille, au sommet de la tour, 89 m au-dessus de la mer, les guetteurs sémaphoriques de la Marine assuraient la surveillance de la mer, l’aide à la navigation et les observations météo.
  • Situé sur l’île de Ratonneau, à proximité de la plage de St Estève, l’hôpital de Caroline est un site important dans l’histoire sanitaire de la ville de Marseille. Lazaret construit entre 1824 et 1828 par l’architecte Penchaud pour traiter les malades en quarantaine, il est réaménagé en 1850 et servira jusqu’à la 2nde guerre mondiale.
  • Situé sur la côte Est de l’île de Pomègues, le port de Pomègues est un site très fréquenté tout au long de l’année : site de mouillage important en été, lieu de pêche et de promenade le reste de l’année.

L’archipel du Frioul constitue ainsi un lieu particulier où le paysage est appréhendé dans une fabrique permanente de panoramas. 

Tout au long du parcours au sein de ses espaces terrestres, le piéton peut apprécier l’ouverture soudaine ou régulière vers les différentes îles et îlots de l’archipel ou vers les massifs plus lointains de la rade. Ces points de vue, souvent à 360°, sont principalement en hauteur, sur les lignes de crêtes des deux îles principales. Environ 10 km de sentiers balisés ont été mis en place.

Pressions


 

L’Agave d’Amérique Agave américana, une des 5 espèces végéatles exotiques sur l’île du frioul
(© calanques-parcnational.fr)

Sur l’île du Frioul, on recense plusieurs espèces envahissantes : 

  • l’Agave d’Amérique Agave américana,
  • la Luzerne arborescente Médicago arborea,
  • le Pourpier de mer Atriplex halimus,
  • le Figuier de Barbarie Opuntia ficus-indica,
  • la Griffe de sorcière Carpobrotus edulis, très localisée.

Concernant la faune, il faut noter la présence :

  • La Tarente de Maurétanie Tarentola mauritanica qui a récemment été observée près de la plage de Morgeret en août 2015 (une seule observation). Cette espèce, qui bénéficie également d’une protection nationale, constitue une menace pour la survie des populations de Phyllodactyle d’Europe (concurrence interspécifique). 
  • Le Rat Noir qui aurait été introduit sur les îles au IIème siècle avant J.C. Ils sont présents sans discontinuité sur l’archipel du Frioul depuis l’Antiquité. Cependant, leur dynamique de population actuelle est influencée par la densité des Goélands leucophées. En effet, l’accroissement démographique très important des goélands est directement responsable de la prolifération des populations de Rat noir sur les îles. 
  • Le Lapin de garenne, volontairement introduit dans les années 1980, est actuellement présent sur Pomègues et Ratonneau. Il semble qu’il n’ait colonisé cette dernière que récemment et qu’il n’ait jamais été présent sur le Tiboulen de Ratonneau et sur If. Cette espèce a bénéficié de l’augmentation de la biomasse végétale engendrée par l’explosion démographique des Goélands leucophées. De plus, en l’absence de compétiteurs et de prédateurs efficaces, les populations de Lapins de garenne se sont largement développées avec, pour conséquence, des changements significatifs des communautés végétales et animales insulaires très sensibles aux perturbations.
  • Le chat qui est considéré comme un « super prédateur » dont l’impact sur les populations des oiseaux marins pélagiques, notamment le Puffin yelkouan et le Puffin de Scopoli, peut s’avérer particulièrement important. De par son importante plasticité alimentaire, le chat est également un prédateur occasionnel du Phyllodactyle d’Europe et de l’ensemble des reptiles et oiseaux nicheurs. 

Entre 2009 et 2012, des campagnes de capture et de stérilisation des chats errants ont été organisées sur les îles du Frioul. Malgré ces campagnes, de nombreux Chats harets sont encore observés sur les espaces naturels de l’archipel et notamment sur et à proximité des colonies de Puffins de Scopoli. Des cas de prédation sur des poussins et adultes de puffins imputables aux chats ont également été constatés.

L’archipel du Frioul est situé dans la région la plus sèche de France : faible pluviométrie, ensoleillement important, températures élevées et vents forts. La sécheresse estivale est caractéristique du climat méditerranéen mais les îles présentent également un déficit hydrique prononcé par rapport au littoral marseillais. La saison sèche, très contraignante pour la végétation, débute dès la fin mai et dure jusqu’en septembre. L’insolation est également une caractéristique marquante : les grandes surfaces de calcaire blanc et le faible recouvrement de la végétation accentuent le rayonnement lumineux et la sécheresse estivale.

La situation géographique de l’archipel en fait un site majeur pour l’accueil de publics variés, étrangers ou locaux: randonneurs, baigneurs, plaisanciers, pêcheurs, plongeurs, groupes scolaires. Un enjeu important est donc de permettre l’accueil du public tout en assurant la protection d’un paysage exceptionnel et d’espaces naturels abritant une biodiversité terrestre et marine remarquables. De plus, il n’y a aucun point d’eau permanent naturel sur ces îles.

Gestion & Conservation


La gestion de l’ensemble du site est assurée en co-gestion par la Ville de Marseille et le Parc national des Calanques.

Un des enjeux majeurs du site consiste à concilier les activités humaines et la préservation du patrimoine naturel. Disposant d’une vocation affirmée d’accueil touristique et comptant sur son territoire à la fois des espaces à vocation sauvage, des espaces habités et des espaces destinés à recevoir du public, l’archipel du Frioul doit pouvoir s’affirmer à l’échelle méditerranéenne comme un exemple de transition écologique d’un espace insulaire.

Gestion de la fréquentation : plusieurs mesures sont mises en œuvre pour limiter l’impact de la fréquentation : organisation de cheminements terrestres, mise en place d’un plan de balisage maritime autour du Frioul, information et sensibilisation du public, surveillance du site et réglementation.

Un réseau de chemins balisés permet d’accéder aux zones de baignade, de découvrir la nature des îles, les forts et les points de vue remarquables. Le Conservatoire du littoral, en association avec la Ville de Marseille et le Parc national des Calanques font réaliser ces travaux par l’association Alpes de Lumière, spécialisée dans le travail de la pierre sèche et la restauration du patrimoine bâti.

D’autres actions ont également été menées ou sont en cours :

  • Rédaction du plan de gestion de site et réalisation d’une plaquette de synthèse à destination du grand public.
  • Réalisation d’une étude préalable à l’attribution du Domaine Public Maritime du Conservatoire du littoral tout autour du Frioul (857 ha devraient être attribués au Conservatoire du littoral courant 2020)
  • Réalisation d’une étude paysagère sur la voie communale reliant l’embarcadère à la Villa Marine afin d’initier une volonté d’amélioration de la qualité paysagère de cette zone de transition s’échelonnant entre le port et la plage Saint-Estève.
  • Réalisation d’une étude pour la restauration et la valorisation culturelle de la Villa Marine, afin d’en faire un lieu d’accueil du public et des scolaires (espace muséal sur la thématique biodiversité terrestre et marine). La phase de maîtrise d’œuvre pour les travaux est actuellement en cours et le projet devrait voir le jour au 2ème trimestre 2022.

ENCADRE : Maison de site :


Sur l’île du Frioul, le Conservatoire du littoral est propriétaire d’un bâtiment nommé “La villa Marine”. La villa située sur un parcours fréquenté d’accès à la plage, a été identifié pour faire l’objet d’une réhabilitation et d’un projet de mise en valeur (expositions, accueil du public), mais la question se posait en premier lieu de la faisabilité d’une restauration dans un espace assez contraint. Dans cette optique, une étude préalable a été réalisée en 2017-2018 comprenant un diagnostic architectural ainsi que les esquisses d’un pré-programme fonctionnel mettant en avant la faisabilité du projet. 

Aujourd’hui, un marché de maîtrise d’œuvre est en cours pour la réalisation des travaux de réhabilitation de la Villa Marine en vue de son ouverture au public et la création en son sein d’un lieu d’interprétation.

Principales ressources bibliographiques


  1. Parc des Calanques, Plan de gestion. Site internet:
    http://www.calanques-parcnational.fr/

  2. Conservatoire du Littoral de Marseille, Iles du Frioul (Marseille) – Celebrate Islands 2020. Site internet: http://www.conservatoire-du-littoral.fr/siteLittoral/702/28-iles-du-frioul-13_bouches-du-rhone.htm
  3. Section A, 2017. Plan de gestion des espaces naturels terrestres de l’archipel du Frioul 2018-2022. Parc Nationale des Calanques, Marseille : 222p
  4. Atelier Lieux Paysages, 2018. Etude préalable à la restauration et à la valorisation culturelle et touristique de la villa marine. Conservatoire du Littoral, La Glaneuse : 65p
  5. ALEP PAYSAGISTES, 2018. Etude préalable à la restauration et à la valorisation culturelle et touristique de la villa marine, Marseille : 30p 

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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Golfe de la Ciotat, Embiez et Cap Sicié

Sous-bassin : FRANCE-SUD

île de Bendor

Contributeur : Conservatoire du littoral (avec l’appui de l’entreprise O2 Terre)

Date de création : 18/06/2021

 

Pour citer cette version : Conservatoire du littoral. (2021). Fiche île : Ile de Bendor – Sous-bassin : France Sud. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/ile-de-bendor/

Commune Bandol
Archipel /
Surface (ha) 7
Linéaire côtier (mètre) 2400
Distance à la côte (Mile nautique) 0.07
Altitude max (mètre) 14
Coordonnée géographiques Latitude 43,12782
Longitude 5,749811
Propriété foncière Privé : Institut Paul RICARD
Gestionnaire(s) Institut Paul RICARD
Statut de protection national /
international

Description générale


L’île de Bendor fait face à la commune de Bandol, à 150 mètres du rivage, dans le département du Var.

Elle s’étend sur 7 hectares, et l’on y circule uniquement à pied, grâce un sentier pédestre aménagé qui permet d’en faire le tour. Elle abrite le plus petit port du littoral (9 places). Elle est accessible en 7 minutes, grâce à un service régulier de navettes maritimes qui circulent tous les jours de l’année.

Administrativement, l’île ne possède pas d’habitant permanent. Toutefois, elle est un haut-lieu touristique et accueille presque 50 000 visiteurs par an.

Pendant des millénaires, inhabitée et désertique, l’île resta à l’état naturel, comme un simple morceau de pierre et de roche battu par les flots. À partir de son achat en 1950 par Paul Ricard, elle a été fut complètement aménagée selon ses plans. Il y construisit un petit hameau avec des boutiques et des ateliers, un port, et même un zoo, fermé en 1974.

L’île de Bendor est surnommée le “jardin des arts de la Méditerranée”. Paul Ricard, artiste peintre à ses heures et passionné d’art, voulu en faire un lieu de rencontre d’artistes. De nombreuses personnalités y furent invitées dans les années 1960 : Dali, Fernandel, Raimu, Joséphine Baker, Luis Mariano, Paul Belmondo, Gagarine ou Jacques Dutronc…

L’île est parsemée de statues et d’œuvres d’art (sculptures et ferronneries) : la Croix de Bendor, symbole de l’île dessiné par Paul Ricard d’après la Croix des Templiers ; le monolithe de Botinelly, intitulé “Nul bien sans peine”, près du débarcadère ; la vierge du sculpteur marseillais Raymond Servian, au sommet de l’île, objet d’un pèlerinage annuel le 15 août ; la statue de Neptune réalisée par Michel Barra… ainsi que d’autres œuvres, créées par des élèves des Beaux-Arts de passage sur l’île.

Connaissances


Les herbiers de Posidonie Pocedonica oceanica
(© S.Ruitton – INPN)

Les inventaires floristiques réalisés depuis les années 1935 témoignent d’une faible diversité floristique avec 70 taxons recensés (Médail & Vidal, 1998).

L’île de Bendor est concernée par le périmètre d’une ZNIEFF marine de type 2. Cette entité entoure l’île Rousse et l’Ouest de l’île de Bendor. A ce niveau, une grande diversité de paysages sous-marins (roches superficielles, grottes semi-obscures, herbiers, surplombs, tombants verticaux avec de nombreuses gorgones) abrite une grande richesse biologique. C’est également une zone de passage de poissons pélagiques.

Le littoral de Bandol se trouve dans un secteur marin [îlot de Pierreplane à la pointe du Gaou] diagnostiqué dans le SDAGE RMC de qualité biologique “médiocre” (faune/flore). Le SCoT fait écho à ce constat en préconisant des efforts de restauration de l’herbier de posidonies jugé globalement dégradé pour le bassin de Sanary-Bandol.

ENCADRE : L’origine du nom de Bendor : 


Ben-Dorin signifiant “fille de la colline” en arabe ; Bendoritum, mot latin hérité du celte et désignant “le gué blanc”, qui pourrait désigner le passage séparant l’île du continent qui se franchissait alors à pied ; les sarrasins, occupants temporaires de l’île, l’appelaient “Isola del Bandoris” qui devint “Ile de Bandore”, puis “Bendore” et finalement “Bendor”.

Intérêts


 

La seiche Sepia officinalis, présente en grande quantité dans les herbiers de posidonie
(© Gilles CAVIGNAUX)

D’un point de vue naturaliste, le suivi réalisé entre la pointe du château et l’île de Bendor, moins profond, suite aux travaux de canalisations au printemps 2019, fait état d’une belle densité de l’herbier de Posidonie Posidonia oceanica avec une très bonne vitalité. Dans ce cadre, de nombreuses espèces au sein de l’herbier (seiches, poulpes…) et notamment des Grandes Nacres Pinna nobilis (espèce protégée) ont été observées, et témoignent de la vitalité de l’herbier ainsi que sa grande valeur écologique.

Dépaysement, balades littorales et contemplation des paysages sont les intérêts principaux de l’île pour les visiteurs. On notera aussi la présence :

– d’un musée des vins et spiritueux, EUVS (Exposition Universelle des Vins et Spiritueux), inauguré en 1958, et modernisé en 2009 pour le centenaire de Paul Ricard,

– d’un Musée des Objets publicitaires Ricard,

– d’une galerie d’art exposant les œuvres picturales de Paul Ricard.

L’île de Bendor abrite plusieurs hôtels et de petites villas provençales qui dépendent de l’Hôtel Le Delos, ainsi que de nombreux restaurants. Diverses activités nautiques et terrestres sont proposées telles que la plongée avec un Centre International de Plongée (CIP), le kayak, la voile et le tennis.

Pressions


   

La dégradation de la Posidonie par les ancrages de bateau
(© Andromede)

De par sa proximité avec la côte littorale, de ses intérêts paysagers, et de ses équipements, les abords de l’île sont très fréquentés par les plaisanciers et les estivants. Dans ce contexte, le mouillage et l’utilisation des ancres dégradent les herbiers de Posidonie.

Au niveau terrestre, les aménagements anthropiques et paysagers ainsi que l’exploitation touristique des installations altèrent largement les composantes floristiques et faunistiques.

Gestion & Conservation


La grande Nacre Pinna nobilis, une espèce protégée présente sur le site
(© Arnaud ABADIE)

Suite à des travaux de réfection du port de l’île, 6 individus de Grande nacre se trouvant à proximité de la zone d’intervention ont été récupérés. L’Institut océanographique Paul Ricard, aux vues de nombreux travaux de recherche menés sur cette espèce emblématique de Méditerranée, a proposé par précaution de les déplacer dans un secteur sécurisé. Une demande  de dérogation au titre de l’article L411-2 du Code de l’environnement pour le déplacement d’espèces protégées a été faite en septembre 2016. Un protocole de transplantation a été établi, qui détaille les premières expérimentations, la technique de prélèvement, le mode de transport ainsi que la technique de transplantation.

Les spécimens ont été suivis après la transplantation. Un rapport a été transmis à l’autorité compétente sur les résultats de l’opération 6 mois après intervention, aucun cas de mortalité n’a été observé jusque-là.

Principales ressources bibliographiques


  1. Association pour la protection du littoral bandolais et de ses usagers – Site internet – https://bandol-littoral.org/category/faune-flore/
  2. Site internet des iles gérées par Paul Ricard – www.lesilespaulricard.com
  3. D. BELLAN-SANTINI, S. RUITTON, D. GUILLEMAIN, R. DAVID, .- 93M000065, ILE ROUSSE, ILE DE BENDOR. – INPN, SPN-MNHN Paris, 14P – https://inpn.mnhn.fr/zone/znieffMer/93M000065.pdf
  4. Travaux de réfection du port de l’île de Bendor. http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/dossier_nacre_bendor_final.pdf
  5. Trigos S., N. Vicente – Protocole pour la transplantation des nacres Pinna nobilis dans divers substrats – Mar. Life, 18: 55-61.
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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Golfe de la Ciotat, Embiez et Cap Sicié

Sous-bassin : FRANCE-SUD

île Verte

Contributeur : Conservatoire du littoral (avec l’appui de l’entreprise O2 Terre)

Date de création : 18/06/2021

Pour citer cette version : Conservatoire du littoral. (2021). Fiche île : Ile Verte – Sous-bassin : France Sud. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/ile-verte/

Commune La Ciotat
Archipel /
Surface (ha) 13
Linéaire côtier (mètre) 3089,484
Distance à la côte (Mile nautique) 0,265
Altitude max (mètre) 53
Coordonnée géographiques Latitude 43,16014
Longitude 5,617563
Propriété foncière Conseil Départemental des Bouches du Rhône
Gestionnaire(s) /
Statut de protection national Parc National des Calanques
international Site NATURA 2000 : 

  • Directive Habitats, Faune,Flore – FR9301602 – Calanques et îles Marseillaises – Cap Canaille et Massif du Grand Caunet

Description générale


L’île verte, située à 600 mètres du rivage, est administrativement rattachée à la commune de La Ciotat, dans le département des Bouches-du-Rhône. Le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône est propriétaire de l’île depuis 1963.

D’une superficie de 13 hectares, elle dispose, côté est de l’île, de 3 plages : la Plageolle, la plus petite, la plage Saint-Pierre où accostent les bateaux amenant les touristes et où se trouve un petit restaurant et la plage de la Seynerolles. Le côté ouest est très escarpé et inaccessible par la mer. Un sentier balisé de 2 km permet d’en faire le tour en passant par la calanque Seynerolles, la Plageolle et le fort Saint-Pierre à 49 mètres d’altitude, point dominant de l’île, offrant un panorama sur les massifs de La Ciotat, les Bec de l’Aigle et de la Sainte-Baume.

L’île n’accueille aucun résident permanent. La navette, partant du port de la Ciotat, d’avril à octobre, met 10 minutes pour se rendre à la calanque Saint-Pierre de l’île Verte.

Sa géologie est caractérisée par une roche sédimentaire, appelée poudingue, dans la continuité des formations des calanques de La Ciotat et du Bec de l’Aigle.

 

Par sa position stratégique, à l’entrée de la baie de La Ciotat, l’île a un passé militaire important. Au XVIIème siècle le Maréchal De Trouville y construisit 2 fortins, au début du XIXème des batteries côtières y seront installées et le fort Géry construit. Les vestiges les plus importants datent de la seconde guerre mondiale, période pendant laquelle l’île subit de nombreux bombardements des fortifications allemandes par les américains et aussi de nombreux incendies.

Connaissances


Le Parc national des Calanques témoigne d’une biodiversité exceptionnelle au niveau de l’île verte. 

Cheylan (1985) modifié; Jahandiez et al. (1935); Molinier (1935), trouvait une richesse floristique de l’île de 155 espèces (dans  Médail & Vidal 1998 Richesse et composition floristiques iles Provence Can J Bot) 

La végétation actuelle de l’île est dominée par les pins d’Alep, donnant à l’île son aspect émeraude. D’autres essences typiques, comme le myrte et l’oléastre, les asphodèles ou encore le thym côtoient les champignons, en quantité les lendemains de pluie.

Dans le cadre de de la réalisation du document d’objectif du site NATURA 2000 – Calanques et îles Marseillaises – Cap Canaille et Massif du Grand Caunet , des inventaires naturalistes ont été effectués pour l’expertise des patrimoines terrestres et marins.

Au niveau marin, plusieurs études sur la population de mérous autour de l’ile verte ont été effectuées par le Groupement d’Etudes des Mérous. 

Intérêts


     

Le Corb Sciaena umbra, espèce protégée au niveau national, est présent dans les eaux de l’île verte
(©G. ESPOSITO – Parc national de Port-Cros)

L’île verte, de dimensions modestes, possède une couverture végétale importante qui la rattache à celle du massif voisin du Bec-de-l’Aigle et de la Montagne de la Canaille. La flore et la végétation de l’île verte sont peu diversifiées du fait de l’exiguïté de l’île. Quelques espèces tout à fait remarquables sont connues comme la Ficoïde nodiflore Mesembryanthemum nodiflorum, dont les seules localités de France continentale sont sur le littoral rocheux des Bouches-du-Rhône, ou la très rare Chicorée scabre Hyoseris scabra.

Sa zone marine est un site très attractif pour la plongée car on peut y rencontrer des herbiers de posidonie, des habitats coralligènes, des champs de gorgones, des grottes, des hauts-fonds des surplombs et des éboulis. Elle abrite de nombreuses espèces protégées :

– des algues : Cystoseira amentacea et Cistoseira crinita,

– des arthropodes : la Grande araignée de mer Maia squinado, la Langouste commune alinurus elephas et la Grande cigale de mer Scyllarides latus,

– des mollusques : Luria lurida et la Grande nacre Pinna nobilis,

– du Corail rouge Corallium rubrum,

des herbiers à Posidonie Posidonia oceanica,

– des poissons : le Mérou brun Epinephelus marginatus et le Corb Sciaena umbra,

– des spongiaires : Axinella polypoides, l’Eponge de toilette Spongia oficinalis et Spongia agaricina.

Des panneaux d’informations sont implantés sur l’île pour la découverte et la valorisation de son patrimoine.

L’île est intégrée dans le périmètre du Parc national des Calanques depuis avril 2012.

Ayant toujours représenté un enjeu stratégique pour défendre la ville de La Ciotat des attaques venant de la mer et contrôler son accès au port, l’île est un véritable « musée à ciel ouvert » de l’histoire militaire.

Pressions


   

Le Goéland leucophée, présent en grande nombre sur l’île verte, peut être problématique sur les habitats de l’île
(© Louis LAISNE)

La présence et la reproduction du Goéland leucophée est également problématique.  Dans le DOCOB du site NATURA 2000, il est inscrit : “Si la population du Goéland leucophée de l’île Verte s’avère trop importante et provoque des modifications du milieu naturel et influence des espèces protégées ou d’intérêt communautaire, alors la régulation de la densité de population de goélands de l’île Verte est à envisager.”

Même si aucun résident permanent n’occupe l’île et qu’aucune résidence n’est construite, la surfréquentation par le public en période estivale autant au niveau de la partie terrestre que maritime altère largement les composantes du milieu naturel. Les nombreux sentiers empruntés et matérialisés à la faveur de la dispersion des visiteurs constituent une forte menace pour les cycles de développement des espèces floristiques et faunistiques patrimoniales et plus largement de la biodiversité de l’île. 

Gestion & Conservation


L’île verte est intégrée dans le périmètre du Parc national des Calanques. Pendant la saison estivale, le département des Bouches-du-Rhône, propriétaire et gestionnaire du site, renforce la présence d’agents pour la sensibilisation et la protection de l’environnement. Des écogardes du Parc national des Calanques apportent également leur contribution et veillent au risque incendie.

Principales ressources bibliographiques


  1. Site internet Destination la Ciotat – https://www.destinationlaciotat.com/fr/ile-verte.htm
  2. L’Ile Verte au large de La Ciotat : la seule île boisée des Bouches-du-Rhône – France 3 régions –https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/la-ciotat/ile-verte-au-large-ciotat-seule-ile-boisee-bouches-du-rhone-1896972.html
  3. D. BELLAN-SANTINI, T. PEREZ, D. GUILLEMAIN, R. DAVID, S. RUITTON, .- 93M000038, ILE VERTE. – INPN, SPN-MNHN Paris, 15P. https://inpn.mnhn.fr/zone/znieffMer/93M000038.pdf
  4. Blog  de l’estrangiè e li santoun – https://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2014/08/la-ciotat-l-ile-verte-en-defense-experte.html
  5. BONHOMME P., BOUDOURESQUE C.F., BERNARD G., VERLAQUE M., CHARBONNEL E., CADIOU G. 2001. Espèces, peuplements et paysages marins remarquables de la Ciotat, de l’ile Verte à la calanque du Capucin (Bouches du Rhône, France). Contrat RAMOGE & GIS Posidonie, Gis Posidonie publ., Fr. : 1-132. – https://people.mio.osupytheas.fr/~boudouresque/Documents_conservation/Bonhomme_et_al_2001_Ile_Verte_Ramoge.pdf
  6. Site internet du parc national des calanques –  http://www.calanques-parcnational.fr/fr/ile-verte-la-ciotat
  7. Site internet de Département 13 – https://www.departement13.fr/nos-actions/environnement/parcs-et-domaines-departementaux/parcs-et-domaines-departementaux/lile-verte/
  8. Les différentes études du Groupe d’Etude du Mérou : http://www.gemlemerou.org/cms/images/stories/GEM/Missions/1999_Octobre_La_Ciotat.pdf
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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Côte de l’Esterel

Sous-bassin : FRANCE-SUD

île d'Or

Contributeur : Conservatoire du littoral (avec l’appui de l’entreprise O2 Terre)

Date de création : 18/06/2021

 

Pour citer cette version : Conservatoire du littoral (2021). Fiche île : Ile d’Or – Sous-bassin : France Sud. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/ile-dor/

Commune Saint-Raphaël
Archipel /
Surface (ha) 1,09
Linéaire côtier (mètre) 600,818
Distance à la côte (Mile nautique) 0.95
Altitude max (mètre) 15
Coordonnée géographiques Latitude 43,41076
Longitude 6,84652
Propriété foncière Privé
Gestionnaire(s) /
Statut de protection national /
international Site NATURA 2000 : 

Directive Habitats, Faune, Flore – FR9301628 – Estérel

Description générale


Administrativement, l’île d’Or est rattachée au quartier du Dramont de la commune de Saint-Raphaël dans le département du Var.

Le rivage est proche de l’île d’Or, avec au nord-nord-ouest, à 630 m, la plage du Débarquement et à l’est, à 400 m, la pointe de l’Esquine de l’Ay. L’île est desservie au nord-nord-est, à 430 m, par le port abri du Poussaï. Orientée vers ce dernier, elle mesure environ 195 m de long et 113 m de large avec une superficie de 1,095 ha et culmine à 15 m.

L’îlot est composé de rochers rouges, rhyolite, comme le reste du massif de l’Estérel dont il fait partie.

Connaissances


Au XIXème siècle, l’île d’Or n’était encore qu’un îlot rocheux semblable à tant d’autres sur le littoral varois. Ce n’est qu’en 1897 qu’enfin se révèle le fabuleux destin de cette petite île.

Cette année-là, l’État met en vente aux enchères cette île. Un architecte du Dramont, baptisé Sergent, en devient le propriétaire pour seulement 280 francs (une voiture Peugeot à pétrole valait 20 fois cette somme !).

En 1905, un médecin, Auguste Lutaud, la rachète et entreprend l’édification d’une tour, à section carrée et en pierres rouges extraites sur place, selon une architecture sarrasine, peu commune dans la région. L’édifice est achevé en 1912. La tour a une emprise au sol de huit mètres sur huit pour une hauteur de dix-huit mètres qui inclut cinq étages. Les murs ont une épaisseur d’un mètre à la base.

Le propriétaire alors se proclame Roi de l’île d’Or, prend le nom d’Auguste 1er et organisa une fête somptueuse. Des timbres et des pièces de monnaie sont même créés.

En 1944, au cours du débarquement de Provence, la tour subit de lourds dommages par un obus.

En 1961, l’île est vendue à François Bureau, ancien officier de marine. Dès son acquisition, en un an, il restaure la tour dont il ne reste que les murs extérieurs et l’escalier. Il consolide les façades et les créneaux, restaure les étages en respectant les ouvertures d’origine et crée de nouvelles citernes. Enfin il développe par apport de terre un jardin méditerranéen. Plus tard, pour disposer d’électricité, il installe un groupe électrogène. Ceci lui permet, de façon spartiate, d’y passer en famille toutes ses vacances. Le matin du 16 août 1994, lendemain de sa participation à la 50e commémoration du débarquement de Provence, il meurt à 76 ans lors de l’un de ses traditionnels tours de l’île à la nage. Une plaque en granit rose est apposée par ses enfants sur un rocher face au large pour rappeler son attachement à l’île.

La propriété appartient toujours à la famille Bureau qui entreprend en 2000 une campagne de restauration sous l’égide de l’architecte Olivier Detroyat. Elle étanchéifie les façades et rénove les créneaux. L’eau de pluie est récupérée sur le toit. Cette eau contenue dans deux citernes est non potable. L’une est destinée à alimenter les étages par gravitation, l’autre, au pied de la tour, sert de stockage. Enfin l’électricité est fournie depuis 2012 par des panneaux solaires sur le haut du toit derrière les créneaux.

Comme en attestent de nombreuses fouilles archéologiques sous-marines, des routes maritimes romaines longeaient les côtes méditerranéennes et c’est ainsi que la déclaration en 2017 de dix épaves face au Dramont datant de différentes époques et parfois certaines très proches de l’île, permet d’émettre l’hypothèse que celle-ci constituait un écueil sur lequel les navires s’éventraient.

Intérêts


Le Grand requin griset Hexanchus griseus est présent dans les profondeurs autour de l’île d’Or
(© Agence des aires marines protégées)

L’île d’Or est incluse dans le périmètre du site NATURA 2000  FR9301628 – L’Estérel.

Pour le milieu marin,  la zone du Cap Dramont est constituée d’herbiers de Posidonies Posidonia oceanica, de falaises sous-marines en passant par de nombreux hauts fonds rocheux. Elle regroupe des habitats variés attirant de nombreuses espèces et en fait un site de plongée très fréquenté par les clubs des alentours. Entre l’île d’Or et le sec de Fréjus, s’étire un canyon sous-marin qui abrite des espèces moins communes comme les organismes bioluminescents et le Grand requin griset Hexanchus griseus, requin inoffensif qui peut atteindre la tonne.

L’activité touristique a un poids socio-économique très important pour Saint-Raphaël dont l’attrait est basé sur les qualités paysagères naturelles et sauvages de son littoral dont, en saison estivale, les alentours de l’île d’Or constituent un site apprécié pour la pratique de la plongée sous-marine, du kayak de mer qui en fait facilement le tour ou pour un mouillage bref lors la navigation de plaisance.

L’île d’Or du Dramont est un site inscrit depuis le 17 mars 1941. Elle est depuis le 3 janvier 1996 incluse à ce titre dans le site classé «Massif de l’Estérel oriental».

La roche faite de rhyolite rouge, qui est également le matériau de construction de la tour, avec très peu de végétation, donne toute l’originalité du lieu et son enchantement. Le décor est tel que l’île d’Or et sa tour sont l’un des sites les plus photographiés du littoral, et aussi une référence touristique et publicitaire pour Saint-Raphaël.

L’île aurait été la principale source d’inspiration d’Hergé pour le décor de son album de Tintin L’Île Noire. Elle servit, aussi, de décor pour une scène du film “Le Corniaud” avec Louis de Funès et Bourvil, réalisé par Gérard Oury en 1965.

Pressions


   

La Caulerpe taxifoliée Caulerpa taxifolia est une algue exotique très problématique en Méditerranée
(©Antonin Guilbert – Agence des aires marines protégées)

Il faut tout d’abord signaler la présence d’espèces d’algues invasives comme la Caulerpe taxifoliée Caulerpa taxifolia. Une souche de cette espèce issue de l’aquarium de Monaco a été introduite accidentellement en Méditerranée. Rejetée comme un déchet, elle y est devenue une espèce envahissante. Elle est connue sous le nom d’« algue tueuse », en raison de sa toxicité pour la faune, de son impact négatif sur la biodiversité et de sa vitesse de développement inquiétante. Elle menace en particulier les herbiers de posidonie. Les conditions de la Mer Méditerranée sont particulièrement bien adaptées pour son développement. Le fait qu’elle n’ait pas d’herbivore la consommant est une autre raison de sa persistance. Sa toxicité empêche les animaux brouteurs (oursins par exemple) de la consommer. Sa plasticité lui permet de croître dans des milieux pollués ou pauvres en éléments nutritifs. Depuis quelques années, elle serait en forte régression et y est peut-être en voie de disparition. Il faut également signaler la présence de Caulerpa racemosa.

La proximité du port abri du Poussaï, de la plage de Camp Long (Agay) et du Cap Dramont attirent de nombreux plaisanciers autour de l’île pendant toute la période estivale. La surfréquentation estivale entraîne des nombreux conflits d’usage et de fortes pressions sur les milieux marins environnants : pêche à la ligne, pêche sous-marine, plongée, sports nautiques sont les principales pressions observées aux alentours de l’île d’Or. La dégradation des fonds par l’action du mouillage, notamment sur la zone la plus fréquentée de l’Ile d’Or, est très marquée.

Gestion & Conservation


 

En 2004, au vu de la pression du mouillage subie par la Baie d’Agay, la prud’homie et la ville de Saint-Raphaël ont mis en place trois zones de mouillages organisées visant à préserver la qualité des fonds marins et du paysage de la rade en empêchant les mouillages forains. Le principe est basé sur un système fixe d’amarrage des bateaux en 2 ou 3 points sur le fond, relié à des bouées en surface retirées en hiver pour éviter leur détérioration. Ainsi, la surface occupée sur le fond est très réduite, il n’y a plus de contact de ligne de mouillage avec le fond. De plus, le système est adapté aux différents substrats.

Ces mouillages organisés ont permis une augmentation de l’herbier de posidonie en moins de 3 ans (avec 200000 à 300000 rhizomes préservés chaque saison), une diminution du degré de son morcellement ainsi qu’une limitation de la dissémination de la Caulerpe taxifoliée. 

Principales ressources bibliographiques


  1. DOCOB du site Natura 2000 – FR 9301528 – L’Estérel http://esterel.n2000.fr/sites/esterel.n2000.fr/files/documents/page/m3-fiche_plaisance_docob_esterel.pdf
  2. Formulaire Standard des Données du site Natura 2000 – FR 9301528 – L’Estérel https://inpn.mnhn.fr/docs/natura2000/fsdpdf/FR9301628.pdf
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Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : /

Sous-bassin : FRANCE-SUD

île de Brescou

Contributeur : Conservatoire du littoral (avec l’appui de l’entreprise O2 Terre)

Date de création : 18/06/2021

 

Pour citer cette version : Conservatoire du littoral (2021). Fiche île : Brescou – Sous-bassin : France Sud. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/brescou/

Commune Agde
Archipel /
Surface (ha) 0,5
Linéaire côtier (mètre) 420
Distance à la côte (Mile nautique) 0,539957
Altitude max (mètre) 10
Coordonnée géographiques Latitude 43,263242
Longitude 3,501567
Propriété foncière Commune d’Agde
Gestionnaire(s) Commune d’Agde
Statut de protection national /
international Site NATURA 2000 : 

  • Directive Habitats, Faune, Flore – FR9101414 – Posidonies du Cap d’Agde
  • Directive Oiseaux – FR9112035 – Côte languedocienne

Description générale


L’île de Brescou, seule île de la côte languedocienne, s’étend sur 0,5 hectare, et fait partie de la commune d’Agde, dans l’Hérault. Elle est à environ un demi-mile marin de l’entrée de port Richelieu de la commune du Cap d’ Agde, et à un peu moins de trois miles de l’embouchure de l’Hérault.

D’origine volcanique, elle est la dernière partie immergée d’un ancien volcan sous-marin, vieux de 740 000 ans.

On trouve sur cette île un fort désaffecté, qui comprend un vieux fanal, toujours visible, et le phare moderne. Une petite plage de sable devant l’entrée du fort permet l’accostage.

Elle est en plein cœur de l’aire marine protégée de la côte agathoise, gérée par la ville d’Agde. On trouve sur son pourtour immédiat des ceintures d’algues à dominance d’algues communes rouges et vertes, avec parfois des cystoseires brunes plus rares. En se rapprochant de la côte, on trouve également des herbiers de posidonies.

D’un point de vue historique, le vicomte de Joyeuse, lieutenant général du Languedoc, bâtit le château de Brescou en 1586 pour empêcher que l’île ne serve d’appui aux espagnols pendant les guerres de religion. Il fut ensuite agrandi et aménagé à différentes époques. L’ensemble du fort actuel semblant dater du dernier quart du XVIIème siècle est attribué à Vauban : épousant au mieux la forme de l’île, il est constitué de 4 bastions. Outre sa fonction militaire initiale, il servit aussi de prison d’Etat. 

L’ancien phare date de la fin du XVIème siècle. Il s’agit d’une simple tour de pierres au sommet de laquelle on allumait un feu. Le nouveau, construit en 1836, avait une hauteur de 9 m. Rehaussé à 11,20 m en 1901, il fait aujourd’hui 12 m de hauteur. Jusqu’en 1989, son fonctionnement était assuré par un gardien, qui vivait sur l’île avec sa famille, puis il fut automatisé.

Auparavant des visites guidées journalières, du 15 juin à début septembre, permettaient de découvrir le fort, elles ont cessé en 2005 à cause de son délabrement, malgré le début d’importants travaux de restauration en 1998. Enfin, depuis 2009, le château est propriété de la ville d’Agde.

Connaissances


Le coralligène présent autour du fort Brescou (©Renaud Dupuy de la Grandrive)

Les milieux marins sont bien connus des pêcheurs et plongeurs locaux pour leur qualité et la présence d’espèces patrimoniales. On peut y voir des herbiers de posidonies et des récifs de coralligène. Il faut noter que les dauphins fréquentent souvent cette zone. A l’inverse, les connaissances naturalistes des milieux terrestres de l’île de Brescou semblent limitées et témoignent de leur faible intérêt.

Des actions et des programmes scientifiques sont menés au niveau de l’aire marine protégée, soutenus par le Ministère de l’Ecologie, la Région Occitanie et l’Agence de l’Eau.

Intérêts


La grande Nacre, Pinna Nobilis, espèce protégée présente sur la zone

En 2008, le site est inscrit comme site NATURA 2000 (Directive Habitats, Faune, Flore – FR9101414 – Posidonies du Cap d’Agde et Directive Oiseaux – FR9112035 – Côte languedocienne) pour préserver les fonds marins: les éperons rocheux qui les parsèment ayant rendu cette passe difficile, les nombreuses épaves qui s’y trouvent ont favorisé le développement de posidonies Posidonia oceanica et autres espèces méditerranéennes.

Il s’agit de l’un des rares sites régionaux où se trouvent des herbiers de posidonies. Ce site est d’une très grande richesse en faune avec notamment la présence de la Grande Nacre Pinna nobilis et d’une flore algale rare. La présence de coralligène dans les zones plus profondes témoigne aussi de l’intérêt du site au niveau régional pour sa diversité et sa mosaïque d’habitats naturels.

Le site étant riche en loups, daurades et murènes, l’île est un site privilégié pour la plongée et la pêche sous-marines. Sa toute petite plage de grains de sable grossiers, coquillages et galets fait également le bonheur des estivants.

Enfin, le fort de Brescou, témoin majeur de la fortification du littoral languedocien, est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis mai 1996. Le projet de restauration et de réaménagement dont il est l’objet permettra sa réouverture au public et l’organisation de visites historiques.

Pressions


   

Le fort de Brescou, un lieu de plaisance très réputé (©Monumentum)

Les principales pressions observées sont liées à la fréquentation touristique, avec la plaisance, le jet ski, la plongée…

L’exposition aux rafales de vent et à la houle du fort fragilise une partie de sa structure par érosion des roches qui le soutiennent.

Situé à quelques miles nautiques de l’embouchure du fleuve Hérault, les milieux marins de l’île de Brescou sont sensibles à la pollution chimique et à la sédimentation.

Gestion & Conservation


La zone de mouillage autour du fort Brescou (©infocapagde)

Dans le but de la restauration du fort de Brescou, en 2012, l’association des amis de Brescou, avec un comité scientifique et consultatif, est créée. Dans le même but, le 1er mars 2016, la Ville d’Agde lance une campagne de mécénat faisant appel à la générosité publique. En mars 2019, le Fort de Brescou fait partie des 18 sites retenus par le Loto du Patrimoine, depuis il bénéficie d’un financement prioritaire pour sa restauration.

Les travaux de restauration ont débuté le 11 mars 2019. L’objectif de ces travaux a consisté à la mise en œuvre de mesures conservatoires d’urgence sur les deux bastions les plus exposés et donc les plus dégradés du fort, à savoir les bastions Sainte-Anne (exposé nord-est) et Saint-Antoine (exposé sud-est). Soixante mètres cubes de pierres et des tonnes de granulats ont été nécessaires pour refaire la moitié d’un rempart. Compte-tenu des interventions à mener et des conditions d’accessibilité, les travaux devraient durer entre cinq et dix ans.

Une zone de mouillage et d’équipements légers (ZMEL) a pour but principal de limiter l’impact des mouillages sur les habitats, et notamment sur l’herbier de posidonie. Suite aux résultats des suivis de fréquentation effectués au niveau du site Natura 2000, la ville d’Agde, a souhaité mettre en place une ZMEL. Ces zones ont été créées en 2014 et permettent d’organiser et de réglementer certaines zones de mouillages forains pour contrecarrer les problèmes de sécurité, de salubrité et de protection de l’environnement marin. Elle se compose de la zone de « Brescou » qui est un des sites les plus fréquentés par la plaisance, et de la zone « Les Tables » qui est un site emblématique de la plongée sous-marine sur la côte agathoise.

ENCADRE : Mars 2020, création de la plus grande réserve marine intégrale du Roc de Brescou au sein de l’Aire Marine Protégée (AMP) de la côte agathoise.


D’une superficie de 310 hectares, à moins de 2 kilomètres au large de l’île de Brescou, cette réserve a pour objectif de préserver les habitats marins (récifs coralligènes, fonds rocheux et sableux), de protéger la ressource halieutique (poissons, mollusques, crustacés) et de soutenir la pêche durable. Ces objectifs se veulent complémentaires des actions de protection et de restauration écologique mises en place par la ville d’Agde dans l’aire marine protégée. Cette réserve dispose d’un statut de cantonnement de pêche avec arrêtés ministériel et préfectoral maritime pour une durée de 6 ans renouvelable. Son règlement autorise la navigation mais interdit toute forme de pêche professionnelle ou récréative, la plongée sous-marine, le mouillage des navires et les dragages, ce qui en fait une zone de protection forte.

L’équipe de plongeurs biologistes marins professionnels de l’AMP a déjà réalisé un état des lieux de la faune et de la flore et va suivre leur évolution pendant 6 ans. Les pêcheurs professionnels « petits métiers » y seront associés de même que des clubs de plongée pour des opérations à but de science participative, sous contrôle des affaires maritimes.

Principales ressources bibliographiques


  1. Article de France bleu- https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-fort-du-brescou-a-agde-ferme-au-public-au-moins-pour-5-ans-1552061375

  2. Site internet d’actu-environnement – Article de Laurent RADISSON : https://www.actu-environnement.com/ae/news/reserve-marine-roc-brescou-cap-agde-35105.php4
  3. Site internet de MEDPAN – https://medpan.org/fr/la-reserve-marine-du-roc-de-brescou-entre-en-action/
  4. Capitalisation sur les mesures de gestion au sein des aires marines protégées de Méditerranée – Février 2017 – https://www.natura2000.fr/sites/default/files/references_bibliographiques/201702_rex_mesures_med_reduc.pdf
  5. Description du site NATURA 2000 – FR9101414 – Posidonies du Cap d’Agde https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR9101414

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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Tramuntana de Menorca

Subcuenca : BALEARIC ISLANDS

Illa Sanitja o des Porros

Autores :

Félix de Pablo.

Fecha de creación : 31.12.2017

 

Para citar esta versión : PABLO, F. (2017). Ficha isla : Illa Sanitja o des Porros – Subcuenca : Baleares. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/illa-sanitja-o-des-porros/

Ayuntamiento Es Migjorn Gran
Archipiélago Tramuntana de Menorca
Superficie (ha) 8,59951
Lineal costero (metros) 1249
Distancia a la costa (Millas Náuticas) 198
Altitud máxima (metros) 18
 Coordenadas geográficas Latitud 40,09251953125
Longitud 4,07522
Propiedad  Dominio Publico Maritimo-Terrestre (20%)
Organismo gestor Direcció General d’Espais Naturals i Biodiversitat (Govern de les Illes Balears) et Consell Insular de Menorca
Figura de protección nacional
internacional

Descripció general


Situada al nord de la costa menorquina, l’illa de Sanitja o des Porros és una illeta que hi ha al costat del cap de Cavalleria, de 8,4 ha de mida i d’alçada escassa. Es troba allunyada 475 metres de terra ferma i pertany al municipi des Mercadal. La cara nord és més escarpada i lleugerament més alta que la cara sud.

L’illa és de propietat pública i no disposa de cap infraestructura. La dificultat per desembarcar-hi fa que no sigui gaire visitada. Des del punt de vista geològic correspon a una prolongació del cap de Cavalleria i està formada per dolomies del període juràssic que la mar ha anat erosionant a poc a poc.

Coneixement


La importància del illots per a la gavina roja Larus audouinii


 

                                                                                                                       

                                                                     La gavina roja (Larus audouinii) és endèmica de la Mediterrània (Sebastià Torrens i Joan Mayol)

 

Aquesta gavina, endèmica de la Mediterrània, té una relació estreta, des del seu descobriment per a la ciència per Charles Payraudeau el 1826, amb les illes petites i illots d’aquest mar. A la descripció original és citada a les illes de “Cibricagli , de Cavallo, de la Vezi et de la Magdelaine” (sic). Posteriorment, se succeeixen les dades de troballes d’algunes petites colònies per diferents illes, algunes d’aquestes a Espanya, com la de l’illa d’Alboran (Lilford, 1879). Aquest autor va recol·lectar-ne ous a l’illa del Toro de Calvià (Wooley, in Bernis et al., 1954). Les primeres dades quantitatives que es tenen són dels anys 60, quan es va calcular que la població total d’aquesta gavina era de només de 800 a 1000 parelles reproductores (Makatsh, 1966) i, per tant, es tractava d’una espècie molt rara i amenaçada. Totes les colònies que es trobaren amb posterioritat al descobriment de l’espècie estaven situades a illes o petits illots. A Espanya, una de les primeres colònies es va localitzar a les illes Xafarines, on als anys seixanta es va censar un grup de reproductors que en aquell moment era la més gran del món (Brosset i Olier, 1966) amb mil exemplars adults comptats. A les illes Columbrets (Castelló) se citen niant per primera vegada el 1973. A les Balears va ser citada per Lilford al s. XIX i distints autors a la primera meitat del segle XX, sempre molt discrets quan a localitzacions, per por del col·lectors d’ous. Hi ha algunes cites pitiüses d’exemplars observats a la primavera, com les de W. E. Waters, que en va veure exemplars a la zona dels illots de ponent el març de 1964. Però, va ser el metge i ornitòleg Horts Mester el primer que va trobar una petita colònia de 30 parelles reproduint-se, a l’illa de s’Espardell (Mester, 1971). Les dades i estudis que es realitzen posteriorment a les Balears són cada vegada més fins, com el seguiment fet a l’arxipèlag de Cabrera (Araújo et al., 1977) i la cartografia i cens de la població del Mediterrani occidental (Mayol, 1978). És a partir de mitjans dels anys vuitanta quan es fa un seguiment més acurat de la població reproductora, i se censen cada any totes les colònies de cria a totes les illes quasi sense interrupció.

 

Els resultats de tots aquests treballs demostraren que la reproducció d’aquesta espècie estava lligada a les illes petites i illots. Però, hi ha hagut algunes excepcions, com ara quan grups de gavines varen escollir zones de costa d’illes majors per instal·lar-hi les colònies reproductores.  Aquest fet s’ha produït a les quatre illes majors i també a Cabrera. Malgrat això, la tendència a ocupar illots ha estat molt forta. A les Balears les poblacions reproductores han estat sempre majors a les illes del sud que a les del nord. A Menorca, que és la que té menys illots a la seva costa i, tradicionalment, menor nombre de reproductors, han niat a l’illa des Porros i a l’illa de l’Aire. A Mallorca han niat a l’illa de Formentor, sa Dragonera, l’illa des Toro, Es Dos Pans, l’illot de na Guardis, l’illot de na Moltona, l’illot de na Pelada i l’illot d’en Quart. A l’arxipèlag de Cabrera han fet servir la majoria dels illots, com na Foradada, na  Pobra, na Plana, s’Esponja, l’illa Conillera, l’illa des Fonoll i l’illa de l’Olló. A Eivissa i a Formentera és a on, històricament, la població reproductora ha estat major i a on més quantitat d’illes petites hi ha, ha ocupat nombrosos illots. A Eivissa ha niat a l’illa d’Encalders, l’illa Murada, la illeta de Cala Salada, sa Conillera,  s’Espartar, l’illot des Frare, es Vedrà, l’escull d’en Terra, illot d’en Caragoler, l’illot gran de les illes Negres, l’illa des Penjats, l’illa de sa Sal Rossa, es Malví Pla, l’illa Negra de Vila, les illes de Santa Eulària i l’illa de Tagomago; i a Formentera, les illes de Casteví i s’Espardell. Habitualment aquesta gavina practica una itinerància reproductora canviant d’illa amb una freqüència relativa. Algunes d’aquestes illes només han estat ocupades per aquestes aus per reproduir-se un parell de vegades i d’altres han estat ocupades uns quants anys i unes poques han mantingut colònies de cria gairebé tots els anys, de les quals destaca l’illa de sa Dragonera (Mallorca), que és la que ha mantingut colònia de gavina de bec vermell de manera més continuada. El nombre de parelles que poden niar a una illa pateix molts alts i baixos i, en general, les metapoblacions —que és com s’anomena una població dintre d’una altra de més gran— que viuen a les Illes Balears també oscil·len segons l’any creant una figura en dents de serra.

Un canvi molt important i de gran transcendència fins ara va ser l’aparició l’any 1981, i per primera vegada en la història d’aquesta gavina, d’una colònia a la punta de la Banya, la fletxa litoral sud del delta de l’Ebre (Tarragona). Si bé aquesta península és quasi una illa, va ser la primera vegada coneguda que no varen niar a una veritable illa. El lloc i les circumstàncies que les envoltaven els va anar tan bé a les gavines de bec vermell que aquesta colònia va créixer exponencialment i en pocs anys va ser la més gran del món. Posteriorment hi ha hagut colònies de gavines a altres llocs costaners de la península Ibèrica, però sempre molt aïllats i tranquils, com el port de Sant Carles de la Ràpita, el port de Castelló i algunes zones humides de llevant.

La població de les Illes Balears va arribar a un màxim històric de quasi dues mil parelles l’any 2001 (Muntaner, 2003), que varen baixar en anys posteriors. Segurament l’increment important de la colònia del delta de l’Ebre i, posteriorment, de la resta de colònies sorgides a la costa de llevant peninsular espanyol varen provocar aquesta davallada a les Balears.

 

Referències

Araújo, J.; Muñoz-Cobo, J.; Purroy, F. J., 1977.

Brosset, A.; Olier, A., 1966.

Makatsh, W., 1968.

Mayol, 1978.

Mester, H., 1971

Muntaner, J., 2003.

Waters, W. E., 1968.

Interessos


PRESENCE DE BATI PATRIMONIAL - non

El recobriment vegetal de l’illot és molt pobre, ja que bona part de l’any es troba durament castigat pel vent i per l’onatge del nord, per la qual cosa molt poques plantes vasculars poden aguantar aquestes condicions tan dures. No hi ha vegetació arbustiva. Les espècies més comunes són el fonoll marí (Crithmum maritimum), Allium commutatum (sin ampeloprasum) i Atriplex prostata, però també apareixen, en enclavaments rocosos, alguns exemplars d’Arum pictum i d’Urginea maritima. La introducció, fins fa uns anys, de cabres a l’illot va afavorir l’extensió d’una vegetació nitròfila en la qual trobam espècies com Chrysanthemum coronarium, Silybum marianum o Sonchus asper. Actualment les cabres ja han estat eliminades definitivament.

La fauna existent a l’illa és també molt escassa. Entre els vertebrats trobam la presència d’una colònia de gavina de peus grocs (Larus michahellis) amb una població reproductora estimada l’any 2015 al voltant de 60 parelles. Tot i que des de l’any 1974 fins al 2007 hi havia una colònia reproductora de gavina corsa (Larus audouinii), en l’actualitat ja no cria a l’illa.

També hi ha una de les divuit poblacions de sargantana balear existents a Menorca, que correspon a la subespècie Podarcis lilfordi fenni. Les estimacions sobre la seva densitat durant l’any 2015 han estat les més baixes des de l’any 1987, continuant un declivi iniciat ja fa uns anys, quan havia estat la població amb la densitat més alta de totes les poblacions saures conegudes.

En relació amb els invertebrats es coneix la presència de set espècies d’invertebrats terrestres endèmics de les Balears: Spauligodon cabrerae (Castaño, Zapatero i Solera, 1988); Iberesia brauni (Koch, 1882); Parmena balearica minoricensis (Vives, 1998); Stenosis intricata (Reitter, 1886); Alphasida depressa (Solier, 1836); Pimelia criba (Solier, 1836), i Phylan semicostatus semicostatus (Mulsant i Rey, 1854).

El fons marí és eminentment rocós, amb dominància d’alguers de Posidonia oceanica amb abundància d’algues fotòfiles. Són també remarcables les comunitats dominades per Cystoseira balearica, que apareixen en llocs amb un cert grau d’hidrodinamisme. A cotes inferiors a 15 metres és interessant de fer notar la relativa abundància de gorgònies (Eunicella singularis), actualment molt malmeses a causa de mortalitats recents. Tota aquesta àrea és rica en espècies, i és una de les àrees marines amb major biodiversitat, en la qual destaca l’abundància notable de nacres (Pinna nobilis) o la presència de cigales (Scyllarides latus), espècie en regressió en molts d’indrets de la Mediterrània.

Pressió


La seva ubicació sense defenses davant el fort vent de tramuntana i la dificultat d’accedir-hi aporten una protecció davant el possible impacte que pugui generar la presència de visitants a l’illot, o davant els efectes derivats de l’ancoratge d’embarcacions als voltants. Les visites humanes són raríssimes.

En relació amb l’ambient marí, és preocupant l’expansió d’espècies d’algues introduïdes, com Womersleyella setacea, Caulerpa cylindracea i Acrothamnion preissii, aquesta última present als rizomes de Posidonia oceanica.

Gestió i conservació


L’illa forma part de la xarxa Natura 2000, amb la consideració de LIC i ZEPA (dels Alocs a Fornells ES0000231), i també està compresa dins de la declaració de l’illa de Menorca com a reserva de biosfera de la UNESCO sota la zonificació “zona d’amortiment”, igual que la resta dels illots que envolten Menorca. A més, tota l’illa des Porros es troba envoltada pel LIC de l’àrea marina del nord de Menorca (ES5310035).

El fet de trobar-se situada dins la reserva marina del nord de Menorca en propicia una gestió activa, ja que disposa de tres vigilants i una embarcació que controlen, sobretot, els aspectes relacionats amb temes pesquers. En tota l’àrea de la reserva marina està prohibida la pesca submarina, i també hi ha restriccions en relació amb la pesca professional.

Principals recursos bibliogràfics


  1. Ballesteros, E. et al., 2001.
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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
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ILES

Cluster : Tramuntana de Menorca

Subcuenca : BALEARIC ISLANDS

Les illes d’Addaia

Autores :

Ricard Borràs

Fecha de creación : 31.12.2017

 

Para citar esta versión : BORRAS, R. (2017). Ficha isla : Les illes d’Addaia – Subcuenca : Baleares. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/les-illes-daddaia/

Illa Gran d’Addaia

Ayuntamiento Maó
Archipiélago Tramuntana de Menorca
Superficie (ha) 7,52638
Lineal costero (metros) 2083
Distancia a la costa (Millas Náuticas) 203
Altitud máxima (metros) 22
 Coordenadas geográficas Latitud 40,0166
Longitud 4,21027
Propiedad  Dominio Publico Maritimo -Terrestre; Etat (20%)
Organismo gestor Direcció General d’Espais Naturals i Biodiversitat (Govern de les Illes Balears) et Consell Insular de Menorca
Figura de protección nacional
internacional

Illa Petita d’Addaia

Ayuntamiento Maó
Archipiélago Tramuntana de Menorca
Superficie (ha) 4,31589
Lineal costero (metros) 1256
Distancia a la costa (Millas Náuticas) 203
Altitud máxima (metros) 9
 Coordenadas geográficas Latitud 40,0197
Longitud 4,20933
Propiedad  Dominio Publico Maritimo -Terrestre (20%)
Organismo gestor Direcció General d’Espais Naturals i Biodiversitat (Govern de les Illes Balears) et Consell Insular de Menorca
Figura de protección nacional
internacional

Descripció general


Al nord-est de la badia d’Addaia, davant el nucli urbà de na Macaret, es localitzen un grup d’illes de característiques diverses que tanquen i protegeixen la badia dels vents i onatges del primer quadrant. Tot aquest conjunt d’illes està format per materials d’edats compreses entre 150 i 200 milions d’anys, concretament  per dolomies, calcàries i margues del juràssic.

L’illa Gran és la més extensa del conjunt, amb aproximadament 7,52 ha, i el punt més alt d’aquesta, amb 22 m, es troba al nord–est; a partir d’aquí la cota va descendint progressivament en direcció sud-oest. Està separada, d’una banda, de l’illa Petita, per un canal estret de 25 m d’amplada i de menys d’1 m de fondària i, d’altra banda, del continent, per un altre canal d’uns 100 m d’amplada i d’uns 3,5 m de fondària.

L’illa Petita és la més septentrional i té una superfície aproximada de 4,31 ha, una cota màxima de 12 m i, com en el cas de l’illa Gran, l’elevació del terreny disminueix progressivament de nord-est a sud-oest. La vegetació, en ambdós casos i atesa la influència marina, es distribueix de manera concèntrica. Es tracta d’una comunitat de matolls halòfils i nitròfils representada per l’aliança Salsolo-Peganion harmalae (Rita et al., 1995). A l’illa Gran d’Addaia les espècies més abundants són el porradell (Allium commutatum), la bastanaga borda (Daucus carota) i la verdolaga de la mar (Halimione portulacoides), però també s’hi poden trobar, de manera aïllada, alguns aladerns (Phillyrea latifolia) i mates (Pistacia lentiscus) (Mellado, 1989). A l’illa Petita l’espècie més abundant és H. portulacoides (Garcia, O. [comunicació personal], abril de 2002).

Coneixement


Illes d’Addaia – Hemidactylus turcicus : subespècie endèmica (Xavier Canyelles)

A part de les illes Gran i Petita, al llevant d’aquestes es troba l’illot de ses Àligues. És una illa petita molt escarpada de 3270 m² de superfície colonitzada, a les parts més altes, per escassos exemplars de fonoll marí (Crithmum maritimum), verdolaga de la mar, malva de fogassa (Lavatera arborea) i herba pudenta (Chenopodium album) (Mellado, 1989). A la banda de ponent s’hi troben els illots d’en Carbó i en Carbonet, dos esculls que conjuntament no fan més de 6000 m² de superfície i que no superen 2 m de cota màxima. Els dos illots disposen d’una petita zona arenosa colonitzada per espècies vegetals típiques de dunes i, en el cas de l’illot d’en Carbó, fins i tot per algunes mates. A l’interior  de la badia d’Addaia es localitza l’illa de ses Mones, la qual va romandre unida a Menorca per un pont durant alguns anys. Aquest illot de 5.370 m² de superfície i de 16 m d’alçada màxima està cobert, en la seva major part, per una densa vegetació arbustiva.

Quant a la fauna, cal destacar que totes les illes esmentades disposen de poblacions de sargantana balear (Podarcis lilfordi) de la subespècie addaiae, llevat de la petita illa d’en Carbó que, malgrat la seva proximitat, posseeix una població de sargantanes terroses rogenques ben diferenciada i descrita com a Podarcis lilfordi carbonerae per Pérez-Mellado & Salvador el 1988 sobre exemplars recol·lectats per Karl Grün els anys 30 i conservats al Museu A. Koening (Bonn), i procedents de l’illa “Carbonera” (sic), la situació de la qual els dos autors espanyols desconeixien. Tot i que posteriorment Pérez-Mellado et al. (2002) confirmaren la presència del tàxon a l’illa d’en Carbó, i confirmaren la descripció, l’origen dels exemplars originals conservats a Bonn, ha estat recentment discutida per Zawadzki & Van den Berg (2015), amb una recerca molt exhaustiva. A l’illa Gran i Petita d’Addaia ha estat citat el dragonet Hemidactylus turcicus, el qual presenta una discutida forma endèmica d’aquestes illes denominada spinalis. La seva validesa implicaria un origen antic de les poblacions (Esteban et al., 1994).

D’altra banda, segons J. P. Martinez–Rica (1967), les característiques que suposadament defineixen aquesta varietat no són clares i semblen també presents en els individus procedents de poblacions menorquines, de manera que aquest autor en va considerar invàlida la subespècie.

Amb referència als invertebrats, podem destacar la presència del caragol endèmic de les Balears, Iberellus companyoni, de l’aranya endèmica de Balears, Iberesia brauni, i dels tenebriònids Stenosis intricata i Alphasida depressa. Del primer hi ha dubtes sobre les cites de fora de les Illes Balears i pel que fa a segon, se sap amb certesa que es tracta d’un endemisme gimnèsic (Pons, 2016).

Interessos


PRESENCE DE BATI PATRIMONIAL - non

Valors destacats : carbonerae i addaiae?

Sens dubte, l’element més destacat d’aquest conjunt d’illes és la gran varietat morfològica que presenta Podarcis lilfordi. D’una banda, les sargantanes de les illes Gran i Petita presenten tons dorsals verdosos, similars als que presenten els individus de la retrobada població de ses Mones, la qual s’havia donat per extingida els anys 90. En el cas de l’illa de ses Àligues la variabilitat entre individus és sorprenent: alguns individus són totalment melànics i d’altres són terrosos amb un disseny retxat molt característic (Pérez-Mellado, 2009). En el cas de l’illot d’en Carbó, les sargantanes són terroses rogenques i segons V. Pérez-Mellado (2009), formen part d’una subespècie ben diferenciada i descrita per V. Pérez-Mellado & A. Salvador el 1988. Ara bé, nous treballs publicats recentment posen en dubte que la subespècie carbonerae es correspongui amb els individus que habiten a l’illa d’en Carbó: Zawadzki & Van den Berg (2015) proposen assignar, sobre la base de criteris morfològics i de recerca bibliogràfica, els individus de l’illot d’en Carbó i de l’illa de ses Mones a la subespècie addaiae.

D’altra banda, aquestes autors van associar per primera vegada Podarcis lilfordi a un altre petit escull amb una mica de vegetació, que, en ocasions, quan el nivell de la mar és prou alt, se separa de l’illot d’en Carbó i al qual anomenen en Carbó Petit. De fet, existeix una gran confusió amb la toponímia d’aquest conjunt d’esculls. Val a dir que el fet que Zawadzki & Van den Berg trobessin, tan sols en una ocasió, alguns individus de sargantana balear a en Carbó Petit, dona suport a la teoria que en realitat es tracti d’una part d’en Carbó Gran que en determinades ocasions de plenes roman temporalment separada de la resta de l’escull i que, per tant, fa que alguns individus de sargantana balear es mantenguin esporàdicament i temporalment aïllats de la resta de la població. Segons les diferents fotografies aèries disponibles, de fet, hi ha anys que en Carbó Gran i en Carbó Petit apareixen connectats i en d’altres, separats.

Pressió


Gestió i conservació


Els illots d’Addaia van ser protegits l’any 1991 mitjançant l’aprovació, per part del Parlament de les Illes Balears, de la Llei 1/1991 d’espais naturals, per la qual es va declarar àrea natural d’especial interès (ANEI), entre d’altres indrets, la zona compresa entre Addaia i s’Albufera des Grau, incloent-hi els illots d’Addaia. L’any 2003 van ser declarats Parc natural arran de l’ampliació del Parc natural de s’Albufera des Grau i es va aprovar un nou PORN (Acord de Consell de Govern de 16 de maig de 2003, BOIB núm. 82, de 10 de juny de 2003) que els qualificà com a àrees de protecció estricta, llevat de l’illa de ses Mones, que es va qualificar com a àrea de conservació predominant. De fet, l’illa de ses Mones es va qualificar amb un grau de protecció menor que la resta d’illots de la badia, atès que Podarcis lilfordi s’hi havia donat per extingida, però el recent retrobament de l’espècie a l’illa és un motiu prou rellevant per reconsiderar-ne el canvi com a àrea de protecció estricta.

Principals recursos bibliogràfics


  1. Esteban, I. et al., 1994.
  2. Pérez-Mellado, V., 1989.
  3. Pérez-Mellado, V.; Salvador, A., 1988.
  4. Pérez-Mellado, V. et al., 2002.
  5. Pérez-Mellado, V., 2009.
  6. Pons, G. X. & Martín, J. A., 2016.
  7. Rita, J.; Llop, J.; Bibiloni, G., 1995.
  8. Zawadzki, M.; Van den Berg, M., 2015.
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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Migjorn de Menorca

Subcuenca  : BALEARIC ISLANDS

L’illa de l’Aire

Autores :

Félix De Pablo, amb aportacions de G. Pons i J. Pérez de Arévalo

Fecha de creación :
31.12.2017

 

Para citar esta versión : DE PABLO, F., PONS, G., PEREZ DE AREVALO, J. (2017). Ficha isla : Illa de l’Aire – Subcuenca : Baleares. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/lilla-de-laire/

Ayuntamiento Sant Lluís
Archipiélago Migjorn de Mallorca
Superficie (ha) 30,5149
Lineal costero (metros) 3454
Distancia a la costa (Millas Náuticas) 200
Altitud máxima (metros) 8
Coordenadas geográficas Latitud 39,8009
Longitud 4,2901
Propiedad  Dominio Publico Maritimo -Terrestre (20%)
Organismo gestor Direcció General d’Espais Naturals i Biodiversitat (Govern de les Illes Balears) et Consell Insular de Menorca
Figura de protección nacional /
internacional /

Descripció general


És un illot situat davant del litoral sud-est de l’illa de Menorca, al municipi de Sant Lluís i davant de la platja de punta Prima. Es troba separada de la terra per un canal d’1,5 km. La seva superfície és de 30,92 ha, amb un perímetre de 3.479 m i una alçada màxima de 20 m.

A l’illa, de propietat privada, hi ha un far construït l’any 1860 i que es va automatitzar el 1976. També hi ha un moll petit, un antic magatzem, un petit habitatge, un estable i un camí asfaltat que va des del far fins al moll. Aquestes instal·lacions actualment no s’utilitzen per a cap finalitat específica, llevat del far i del magatzem, per la qual cosa l’estat de conservació és molt deficient.

L’accés a l’illa es fa des d’un moll petit situat a la costa oest, que actualment es troba una mica deteriorat. Des del moll parteix un camí que travessa transversalment tota l’illa i que antigament es feia servir com a via de transport fins al far.

Coneixement


Patrimoni construït : el far

Aquest far va ser projectat per Emili Pou i inaugurat el 1860. En principi va ser atès per tres torrers, acompanyats de les famílies, posteriorment van passar a ser-ne només dos i finalment un, però amb l’assistència de peons auxiliars i fent torns de diverses setmanes amb un altre faroner de Menorca.

És un illot exposat a vents i onatges forts, de manera que els faroners van haver de prestar auxili no poques vegades a navegants en dificultats. A l’illa els faroners es dedicaven a la caça del conill, que s’havia introduït en abundància, a part, és clar, de la pesca. D’altra banda, posseïen animals de càrrega per al transport de mercaderies des de l’embarcador. Aquests animals han campat lliurement per l’illa en moltes ocasions.

Els temporals van arribar fins i tot a causar víctimes entre el personal destinat allà, com va passar el 13 d’abril de 1859 (durant les obres de construcció del far), quan un dels mariners destinats a aquest senyal va morir ofegat quan transportava els treballadors cap a l’illot.

El 1976, a causa de la implantació d’equips automàtics alimentats amb gas acetilè, els faroners (llavors anomenats tècnics mecànics de senyals marítims) van abandonar els habitatges i l’illot va tornar a quedar sense presència humana contínua.

Blocs de tsunami a l’illa de l’Aire


 

Blocs de tsunami depositats sobre la plataforma costanera per l’energia excepcional d’episodis sísmics. A la imatge, un bloc a l’illa des Gorrions (Calvià)

Els moviments de la placa continental africana respecte a l’europea es tradueixen en moviments corticals de caràcter vertical, en particular a la mar del nord d’Algèria. Tant històricament com en anys tan recents com el 2003, aquests moviments han generat tsunamis que en qüestió de minuts poden arribar a les Balears. En concret, els models desenvolupats dels darrers episodis i les simulacions dels generats potencialment per fractures conegudes, presenten trajectòries que impacten directament les costes sud-orientals de les Balears i en particular ho fan al sud-est de Menorca, a l’illa de l’Aire.

La morfologia de l’illa de l’Aire, allargada d’oest a est, presenta un perfil transversal, que es tradueix en un penya-segat molt vertical al seu costat meridional que arriba a 18 m d’altura a la part central; mentre que vers el nord presenta un pendent suau fins a arribar a la cota zero. És a dir, el costat septentrional de l’illa és obert als temporals principals d’aquesta àrea, mentre que el penya-segat meridional queda orientat a les costes africanes, de les quals se separa poc més de 300 km.

Sobre els penya-segats i també terra endins, a més de 125 m de distància, trobam bons exemples de blocs arrabassats, imbricats i desplaçats per diferents episodis de tsunamis. Es tracta de blocs de grans dimensions no retreballats per l’onatge i que presenten uns pesos mitjans de 12 tones amb orientacions cap a les fonts tsunamítiques d’Algèria. Les mitjanes són de 61,9 m de distància de la cresta del penya-segat meridional terra endins i pesos mitjans de 10,3 tones, amb un pes màxim de 22 tones. A més, es poden identificar perfectament les àrees fonts d’on han estat arrabassats aquests blocs.

Un cop mesurades les dimensions de tots els blocs d’ordre mètric o superior, s’han aplicat diverses equacions que permeten definir l’altura de la columna d’aigua necessària per transportar-la. Són equacions empíriques que ens indiquen ordres de magnitud molt superiors a les alçades màximes d’ones de temporal registrades en aquesta zona. De fet, utilitzant les dues equacions més conegudes (Nott, 2003 i Engel i May, 2012) obtenim, per a un transport per onades de temporals, valors entre 15,5 i 23,6 m. Aquests valors, mai registrats al voltant de les Balears, són impossibles d’obtenir considerant la distància disponible (fetch) per generar l’onatge requerit. En canvi, les equacions pel transport d’aquests blocs per una ona de tsunami ens donen valors perfectament compatibles amb aquest fenomen (13,6 i 15,6 m) i que fins i tot han estat reflectits en cròniques històriques (Fontseré, 1918).

Tot i que l’illa de l’Aire representa un dels millors exemples de camps de blocs de tsunamis no alterats del Mediterrani occidental, val a dir que a la resta de costes balears orientades vers Algèria aquests blocs estan també molt ben representats (Roig, 2016).

 

Referències

Engel, M.; May, S. M., 2012.

Fontseré, E., 1918.

Nott, J., 2003.

Roig-Munar, F. X., 2016.

Roig-Munar, F. X. [et al.], 2016.

Interès


Helicoderos muscivorum : endèmic de les Balears, abunda especialment a l’illa de l’Aire

Sobre la plataforma insular es troben blocs rocosos enormes, orientats i alineats, la presència dels quals és atribuïda, segons estudis recents, a l’acció de tsunamis, que els podrien haver projectat sobre l’illa des dels fons marins immediats (Roig i Mata, 2014).

El recobriment vegetal està constituït principalment per dos hàbitats prioritaris: penya-segats amb vegetació de les costes mediterrànies, amb Limonium spp. endèmics i matolls halòfils mediterranis i termoatlàntics (Sarcocornetea fruticosi). El primer d’aquests ocupa al voltant del 70 % de la superfície insular i se situa en primera línia costanera, amb influència màxima dels vents. Entre les espècies, solen predominar el fonoll marí (Crithmum maritimun), acompanyat de diverses espècies del gènere Limonium. El segon hàbitat es desenvolupa més cap a l’interior de l’illot i ocupa al voltant d’un 24 % del territori, on creix la comunitat de salat (Suaeda vera) i un pradell de plantes anuals xerofítiques. També hi observam la presència d’un tamarellar a la zona nord, que té associada una comunitat de cascall marí (Hypochoerido-Glaucietum flavi). Finalment, a prop de l’embarcador trobam una zona amb individus aïllats de llentiscle (Pistacia lentiscus) i un petit arenal amb lliri de platja (Pancratium maritimum).

Des del punt de vista faunístic, l’illot es caracteritza per acollir importants poblacions reproductores d’aus marines, pel fet de ser un enclavament estratègic per a les aus migratòries, per constituir l’hàbitat d’una subespècie de sargantana balear i per disposar d’un nombre important d’espècies d’invertebrats terrestres endèmics (13 tàxons).

En relació amb les aus marines, l’illot acull una colònia de virot gros (Calonectris diomedea), que ha estat controlada des de fa anys, així com algunes parelles de l’amenaçat i endèmic virot petit (Puffinus mauretanicus) i de la noneta (Hydrobates pelagicus). També hi ha establerta a l’illa una colònia de corbs marins (Phalacrororax aristotelis) que ha anat incrementant-se en els últims anys, així com una colònia de gavina roja (Larus audouinii). Finalment, s’hi troba una colònia de gavina camagroga (Larus michahellis), amb una població estimada de 200 parelles.

La situació de l’illot li confereix una importància estratègica en els passos migratoris de les aus, situació que s’ha estudiat en els últims vint-i-cinc anys i que ha aportat dades sobre les fluctuacions anuals d’espècies, densitats d’aus migratòries i presència d’espècies accidentals o divagants, algunes mai citades abans a l’illa de Menorca.

A l’illa hi ha, des de fa anys, una parella de falcó pelegrí que cria als penya-segats i s’alimenta de la gran quantitat de coloms i espècies d’aus passeriformes que fan servir l’illot.

També hi trobam una densitat alta d’una subespècie de sargantana balear (Podarcis lilfordi lilfordi) que es caracteritza pel seu caràcter melànic. L’espècie es distribueix per tot l’illot amb densitats molt altes, que sempre han estat superiors a 1.500 exemplars/hectàrea. És, per tant, una població amb densitats elevades que es troba en condicions de conservació excel·lents.

Constitueix, així mateix, un dels llocs amb major quantitat d’espècies invertebrades terrestres endèmiques que hi ha a Menorca. Se n’han citat fins a tretze espècies: Spauligodon cabrerae (Castaño, Zapatero i Solera, 1988); Oxychilus lentiformis (Kobelt, 1882); Xerocrassa nyeli (Mittre, 1844); Iberesia brauni (Koch, 1882); Parmena balearica minoricensis (Vives, 1998); Stenosis intricata (Reitter, 1886); Alphasida depressa (Solier, 1836); Asida cardonae (Pérez-Arcas, 1868); Asida planipennis minoricensis (Español, 1954); Pimelia criba (Solier, 1836); Dendarus depressus (Reitter, 1915); Phylan semicostatus semicostatus (Mulsant i Rey, 1854); i Nesotes viridicollis viridicollis (Schaufuss, 1869).

Els fons marins que envolten l’illot destaquen pel bon estat de conservació dels alguers de Posidonia oceanica, que s’estenen per tots els voltants de l’illa entre 3 i 35 metres de profunditat, majoritàriament sobre roca, formant denses praderies en bon estat de conservació.  La densitat de Pinna nobilis, abans del col·lapse de l’espècie, va arribar a ser de 13,3 individus per 100 m2, una de les més altes conegudes. Va ser la localitat on es va detectar per primera vegada a les Balears la invasora Caulerpa cylindracea.

El virot petit, Puffinus mauretanicus, prioritat insular


Puffinus mauretanicus nidifica exclusivament a les Balears (Sebastià Torrens)

Entre les aus marines de les Illes Balears, excel·leix una espècie descoberta al sud d’Anglaterra l’any 1921. Va ser aleshores quan l’ornitòleg britànic Percy Lowe, conservador d’aus del Museu Britànic, va descriure uns virots semblants als que nidifiquen a les illes Britàniques (Puffinus puffinus), que allà sols s’observen en època postnupcial, i que en difereixen per talla i coloració, ja que són lleugerament més grans i de plomatge més terrós al dors i fosc a les parts ventrals. El científic va suposar que provenien del sud, i que eren taxonòmicament propers a l’espècie atlàntica, de la qual els considerà subespècie, i els va atorgar el nom de Puffinus puffinus mauretanicus. Actualment, aquesta i altres subespècies descrites es consideren prou diferenciades per a situar-les en el rang d’espècie, i per això el virot petit es denomina Puffinus mauretanicus. Lowe va encertar l’origen meridional de l’au, però no del tot: no és africana, sinó estrictament balear. Mai s’han trobat virots petits nidificant fora de l’arxipèlag. La resta de la Mediterrània està poblada per una espècie pròxima, que també difereix en coloració, talla i comportament migratori, ja que no surt a l’Atlàntic.

El cicle anual de Puffinus mauretanicus inclou una llarga estada mediterrània, des de final d’estiu. És nocturn a les colònies de cria, que visita des de la tardor, tot i que la posta, d’un únic ou, no té lloc fins a principi de març. L’ou es desclou després d’uns 50 dies d’incubació i el poll es manté al niu quasi dos mesos. Tot i que les colònies són exclusivament balears, com hem dit, els adults es dispersen a distàncies considerables per alimentar-se, cosa que fan no sols a la plataforma insular sinó també al litoral català, valencià i algerià. Són ictiòfags, capturen també invertebrats marins (com el krill), i s’ha calculat que en aquesta època un 40 % de les seves necessitats energètiques són proporcionades pels rebuigs de barques de pesca. Semblen associar-se preferentment a sardinals i arts d’encerclament. Passada l’època de cria, migren a l’Atlàntic, amb concentracions importants a les costes portugueses, gallegues i del golf de Biscaia, fins a la Bretanya francesa.

Les restes fòssils i subfòssils de virots petits a les Balears ens indiquen que aquestes aus varen ser molt abundants en el pleistocè, especialment a les Pitiüses. Les alteracions ecològiques ocasionades per la colonització humana, i en especial la introducció de predadors terrestres, van ocasionar-ne una recessió important, i les colònies han quedat limitades a illes menors, o cavitats litorals poc accessibles de les illes grans, en penya-segats, amb uns efectius reproductors totals avaluats en 3.200 parelles com a màxim. Cal dir, però, que a Gibraltar s’han comptabilitzat en migració més de 25.000 aus. La destrucció d’adults per carnívors terrestres, i en especial per moixos domèstics, és un dels factors més insidiosos per a la recessió de l’espècie, considerada per IUCN com a espècie en perill. Un factor igualment crític pot ser la captura accidental en arts de pesca, que podria explicar una supervivència adulta inferior a la coneguda en espècies similars. Darrerament s’han trobat alguns exemplars adults morts per ingestió de fragments de plàstics, sense que les dades disponibles permetin quantificar el pes d’aquest factor de mortalitat artificial. La presència de rates a les colònies implica una productivitat reduïda, ja que ous o polls són depredats activament pels rosegadors, l’alta densitat dels quals arriba a eliminar la totalitat dels juvenils.

Un 65 % de les colònies conegudes, i un 60 % dels efectius totals se situen en illes petites. Entre aquestes, les colònies més importants són les de l’arxipèlag de Cabrera, les illes del sud i l’oest d’Eivissa, s’Espardell, sa Dragonera i es Malgrats.

El Govern de les Illes Balears ha aplicat plans successius de recuperació, s’han protegit com a reserves, parcs o ZEPA pràcticament la totalitat de les colònies, s’han desratitzat illes, s’han eradicat carnívors introduïts, però la recessió de l’espècie es manté. Els problemes de conservació de correcció més difícil són els externs a les colònies insulars: hi pot haver una taxa excessiva de captures accidentals en costes continentals, o altres problemes encara mal coneguts (com ara els plàstics).

 

Referències

Pendent de completar Referències.

Ruiz, A., R. Martí (ed.), 2004.

Pressions


La facilitat per desembarcar a l’illa, per la presència d’un embarcador i d’una badia petita que hi aporta protecció, així com l’existència d’un camí, incrementa l’afluència de persones a l’illa, sobretot en període estival. Aquesta època coincideix amb la temporada de cria d’algunes espècies d’aus marines reproductores. Tot i que la majoria de persones no solen abandonar aquest camí quan visiten l’illot, la seva presència pot afectar les aus i, en algunes àrees, té un efecte important sobre la sargantana balear.

La presència a l’illa de l’introduït conill (Oryctolagus cuniculus) comporta una amenaça per a la conservació d’espècies de flora que li serveixen d’aliment. Els conills s’alimenten d’espècies de flora característiques d’hàbitats de matoll xerofític i halòfil, dels quals trien els brots verds i n’afecten les poblacions. D’altra banda, es permet caçar conills a l’illa, activitat que coincideix amb l’època reproductora d’algunes espècies d’aus marines. La presència de caçadors i cans a l’illot pot afectar les poblacions de fauna presents.

En l’àmbit marí, tot i que els alguers de Posidonia oceanica es troben en bon estat de conservació, l’alta presència d’embarcacions durant els mesos d’estiu provoca que en determinades àrees hi hagi danys significatius a causa de l’efecte ocasionat per l’ancoratge intensiu. També s’hi han detectat algunes espècies d’algues invasores, com ara Acrotamnion preissii, que creix sobre els rizomes de Posidonia oceanica, i la presència de l’alga invasora Caulerpa cylindracea.

Gestió i conservació


L’illa forma part de la xarxa Natura 2000 amb la consideració de LIC i ZEPA (ES0000236), i també està compresa dins la declaració de l’illa de Menorca com a reserva de biosfera de la UNESCO sota la zonificació “zona d’amortiment”, igual que la resta dels illots que envolten Menorca. A més, l’illa sencera es troba envoltada pel LIC de l’àrea marina Punta Prima-Illa de l’Aire (ES5310073).

El 2019, ha estat declarada la Reserva Marina de l’Illa de L’Aire, que empara 719 ha. i suposa un poderós instrument de conservació dels valors naturals marins d’aquesta zona.

Encara que en els últims anys s’han dut a terme estudis i seguiments de les espècies més importants presents a l’illot, així com del medi marí, no té una vigilància constant en relació amb les amenaces que l’afecten.

La migració de passeriformes : projecte Piccole Isole


 

Una coa-roja (Phoenicurus phoenicurus) (Louis-Marie Préau, Conservatoire du littoral/PIM)

L’estudi de la migració de les aus a través de les petites illes de la Mediterrània, en el seu viatge entre l’Àfrica i Europa, ha produït un dels projectes més interessants en l’àmbit mundial, el projecte Piccole Isole. Aquest és un exemple de projecte científic internacional, de llarga durada i constància en el temps, amb la col·laboració d’una gran quantitat d’administracions, associacions, científics i, sobretot, de voluntaris.

Consisteix a mantenir estacions d’anellament en diferents punts, seguint una mateixa metodologia i calendari per tal de poder comparar les dades obtingudes, inclosa la biometria i estat físic dels migrants. Aquestes estacions permeten obtenir informació de la dinàmica de les poblacions i estudiar per primer cop la migració per la Mediterrània en el seu conjunt i simultàniament.

El projecte va començar l’any 1989 en algunes illes petites italianes i s’hi van anar incorporant illes i països nous. A més de les estacions insulars, s’hi van afegir també algunes de continentals, tant als països del sud d’Europa com al nord d’Àfrica. Fins i tot els darrers anys s’han instal·lat estacions a oasis de l’interior del Marroc. En total, s’han superat 40 estacions, a 7 països: França, Grècia, Israel, Itàlia, Malta, el Marroc i Espanya, tot i que no s’ha aconseguit una regularitat i manteniment complets.

L’Institut Català d’Ornitologia ha coordinat i tractat les dades d’Espanya i el Marroc, i la resta, majoritàriament italianes, han quedat a càrrec de l’Istituto Nazionale per la Fauna Selvatica.

La primera estació de les Illes Balears que es va incorporar al projecte va ser la del Parc Nacional de Cabrera, l’any 1992 i després hi han participat en algun moment les estacions del Parc natural de s’Albufera i del Parc natural de sa Dragonera a Mallorca; l’illa d’en Colom, el Parc natural de s’Albufera des Grau i l’illa de l’Aire a Menorca; sa Conillera a Eivissa, i les estacions de Can Marroig i la Mola a Formentera. De les nou estacions, avui dia únicament segueix en marxa l’estació de l’illa de l’Aire, que recopila dades des de l’any 1993.

Per valorar la importància dels resultats, assenyalam que únicament a l’estació de Cabrera s’han capturat prop de 50.000 aus de 130 espècies diferents, només en el pas prenupcial. Algunes d’aquestes espècies són rareses a l’Estat espanyol i fins i tot primeres citacions. Tota aquesta informació és molt útil, ja que permet obtenir la informació següent:

Dades sobre la fenologia: ens indiquen quan es produeixen les primeres arribades de cada una de les espècies, quan hi ha el màxim nombre de pas, com va variant amb el temps, quina relació hi ha entre el pas i l’edat o el sexe de les aus, situació atmosfèrica, etc.

Rutes migratòries: s’obté informació per on passen les aus o quines diferències hi ha entre el pas per les illes i el continent segons les diferents espècies.

Dades biomètriques i de condició física de les aus: permet saber com es troben les aus quan arriben a cada una de les estacions, quines mides tenen, com varia en funció de cada lloc i de cada moment.

Escala a les estacions (stopover): quant de temps queden els migrants a les zones de les estacions i quines diferències hi ha entre les diferents estacions.

Recuperacions: ens proporciona dades de llocs d’origen, temps de vol, longevitat. Però no només això: també es poden obtenir dades sobre les diferents subespècies, dades sobre malalties en les aus, dades genètiques, sobre l’alimentació, sobre el paper de les aus en la pol·linització de les plantes i altres informacions possibles pel fet de disposar de sèries llargues i homogènies.

Els estudis de les dades obtingudes ens ofereixen moltes proves que les migracions estan influïdes per molts factors. Per exemple, la massa corporal de les aus capturades a les illes petites de les Balears és inferior a la massa corporal de les aus capturades a la costa catalana. Una de les causes és que les aus que arriben a les costes illenques primer han de volar aproximadament entre cinc i vuit hores per damunt la mar, amb la conseqüent despesa d’energia que això comporta. Es calcula que poden perdre fins a un 9 % de la seva massa durant el desplaçament marí. Per contra, si comparam la massa corporal de les aus capturades a les illes petites de les Balears amb les de les aus capturades a les illes tirrèniques, veiem que aquestes darreres estan en una condició física pitjor, pel fet que la distància amb el nord d’Àfrica és més gran i per tant han de recórrer més quilòmetres de mar oberta, però també perquè les aus que migren per la part central de la Mediterrània han de travessar una part més llarga i complicada del desert del Sàhara.

També podem comparar les diferents estacions de les Illes Balears. Les aus migradores capturades a les zones humides estan en una condició física clarament millor que les aus de les mateixes espècies capturades a les estacions de zones seques de les Illes. Les zones humides es troben a les illes grans, mentre que les estacions de les zones seques es localitzen a les illes petites. De mitjana, la massa corporal de les aus de les zones seques és un 7 % inferior al de les humides, una diferència rellevant que, a més, va en paral·lel a una major longitud d’ala per les aus capturades a les zones humides. Això ens podria indicar que les aus en condicions físiques pitjors s’aturen al primer lloc que poden.

El projecte Piccole Isole també ens ha permès saber que molts aucells recuperen part de les reserves energètiques perdudes durant la travessia del desert del Sàhara fent aturades més llargues al nord-oest d’Àfrica abans de passar a Europa. Un cop a Europa, els aucells que migren a través del continent, en general, es mouen mitjançant una combinació de vols curts i escales breus que els permeten mantenir en equilibri les reserves energètiques. En canvi, els que migren per les illes de l’oest de la Mediterrània estan exposats a vols sense escales molt més exigents energèticament i, excepte quan fan ús de les poques zones humides disponibles, tenen menys oportunitats per reposar.

Malgrat aquests problemes, entre els migradors de llarga distància que passen per l’oest de la Mediterrània, una major proporció ho fa directament a través del mar més a la primavera que a la tardor; d’aquesta manera seleccionen la ruta més curta, directa i ràpida.

 

Referències

Gargallo, G. et al. 2011

Principals recursos bibliogràfics


  1. De Pablo, F., 2015.
  2. Pérez-Mellado, V., 2015.
  3. Pons, G. X.; Martín, J. A., 2015.
  4. Roig, F; Mata, R., 2014.
  5. Sales, M.; García, T.; Cebrián, E.; Ballesteros, E., 2004.
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ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

ILES

Cluster : Migjorn de Menorca

Subcuenca  : BALEARIC ISLANDS

L’illa del Rei o de l’Hospital

Autores :

Joan Mayol i Guillem Pons

Fecha de creación :
31.12.2017

 

Para citar esta versión : MAYOL, J., PONS, G. (2017). Ficha isla : Illa del Rei o de l’Hospital – Subcuenca : Baleares. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/lilla-del-rei-o-de-lhospital/

Ayuntamiento Maó
Archipiélago Cabrera-Migjorn de Mallorca
Superficie (ha) 4,3512
Lineal costero (metros) 863
Distancia a la costa (Millas Náuticas) 201
Altitud máxima (metros) 14
Coordenadas geográficas Latitud 39,8868
Longitud 4,28723
Propiedad  Etat (100%)
Organismo gestor Consell Insular de Menorca
Figura de protección nacional /
internacional /

Descripció general


A l’interior del port de Maó es troba una de les illes més transformades per l’acció humana de les Balears, fet que s’explica per la seva posició estratègica en el millor port natural de la Mediterrània. El nom fa referència al seu valor militar, que li fou donat pel fet d’haver-hi desembarcat el rei Alfons III l’any 1287 en l’expedició de conquesta de la taifa de Menurka. Anteriorment era coneguda com l’illa dels Conills. Tanmateix, hi havia hagut usos intensos més antics, ja que a l’illa s’hi han excavat i trobat les restes d’una basílica paleocristiana (al segle VI, amb l’arribada de l’italià Apolinari, enviat pel general Justinià, l’any 534). La seva situació ens dona la seguretat que tots els pobles que han passat per Menorca l’han d’haver usada d’una manera o d’una altra.

Coneixement


Història :

L’ús més important li donaren els britànics, que edificaren un gran hospital militar, inaugurat el 1713, i que utilitzaren els posseïdors successius (francesos i espanyols). Es deia que els soldats hi recuperaven la salut més fàcilment que a terra, ja que quedaven allunyats del pèssim vi del país. Malgrat aquesta privació saludable, el nou ús va donar un nom nou a l’illa, coneguda aleshores com Bloody Island. En el segon període de dominació anglesa es va ampliar fins al gran hospital naval, actualment restaurat, que va donar servei no sols a les flotes dels estats esmentats, sinó també als seus aliats en moments històrics diferents, com va ser el cas dels soldats francesos ferits al setge d’Alger (1830), l’armada nord-americana (1833) —que en va fer ús com a magatzem— o l’holandesa. Va arribar a disposar de 1200 llits. El darrer episodi bèl·lic en què va intervenir l’hospital de l’illa va ser la Segona Guerra Mundial, quan pocs mesos abans de la victòria aliada s’hi varen atendre soldats italians ferits o cremats pel bombardeig de les forces de l’Alemanya nazi al vaixell italià Roma, a prop de Sardenya, quan els feixistes s’havien rendit als aliats. L’hospital es va mantenir actiu fins l’any 1964, més de 250 anys.

L’hospital, per tant, fa de l’illa del Rei un dels illots de la Mediterrània on han mort més humans (amb l’excepció feta de Cabrera; vegeu-ne fitxa). La Fundació d’Amics de l’Illa del Rei (http://www.islahospitalmenorca.org/) ha recopilat els noms de centenars de malalts o ferits que moriren allà. Entre aquests, mereix un record el relat d’una jove suïssa que es va fer passar per un home (vegeu el requadre de més avall). Quina història inversemblant ha quedat inèdita darrere els pocs fragments que ens han arribat ?

Al 1979 l’hospital es va declarar monument històric artístic, però el decret no en va aturar la degradació. L’Estat el va cedir a l’Ajuntament de Maó, que va convocar diferents concursos d’idees per recuperar l’edifici, sense èxit. En els darrers anys,  una fundació privada, Amics de l’Illa del Rei, ha aconseguit portar a terme una restauració quasi completa, gràcies a la implicació de nombrosos voluntaris i el suport de les institucions. Les intervencions de la fundació han permès recuperar el patrimoni arquitectònic de l’illa, i reduir severament la densíssima coberta vegetal d’espècies invasores que l’havia ocupada per complet en els darrers decennis.

Carlota Garain, soldada suïssa


 

En la noche del 26 al 27 de Diciembre de 1781 durante el asedio al Castillo de San Felipe por parte de las tropas españolas, un disparo de artilleria procedente del Castillo hirió gravemente a un “soldado llamado Carlos Garain”, perteneciente al Regimiento Suizo de Betfchart, al que le rompió la pierna derecha cerca de la pantorrilla. Trasladado al hospital, consiguió ocultar su mal y persuadir a los cirujanos y practicantes que no le reconocieran. Pasó el día y sintiéndose mal solicitó confesarse recibiendo además los Santos Sacramentos. Falleció la misma noche y al sacar el cadáver comprobaron no se trataba de un varón sino de una mujer. Los facultativos la reconocieron y comprobaron además que era virgen. Enterado el Duque de Crillon mandó suspender el entierro hasta su llegada por lo que se depositó el cadáver en la Iglesia del Carmen vestida con el hábito de la Virgen, Corona y Palma. Fue inhumada el día 29 con todos los honores. En su filiación constaba era hija de Pedro y Carlota Willie, de religión católica, tenía 17 años, natural de S. Gengu , en la República Wallay , en Suiza. Tal era su interés en ingresar en el Ejército que tuvo que vencer muchas dificultades hasta lograrlo. Queda la duda de cual fue su mayor mérito, su valor o su castidad, pues evitó ser reconocida cómo mujer. Incluso hizo amistad estrecha con un soldado de su misma Compañía compartiendo la cama durante dos meses sin que el joven descubriera su secreto.

http://www.islahospitalmenorca.org/juan-quetglas-moll/

 

 

 

Interès


Pressions


Gestió i conservació


Principals recursos bibliogràfics


  1. Carreras, D. et al., 2007.
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