ISSN 2970-2321
ISSN 2970-2321
Cluster : Golfe de la Ciotat, Embiez et Cap Sicié
Sous-bassin : FRANCE-SUD
Contributeur : Conservatoire du littoral (avec l’appui de l’entreprise O2 Terre)
Date de création : 18/06/2021
Pour citer cette version : Conservatoire du littoral. (2021). Fiche île : Ile Verte – Sous-bassin : France Sud. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/iles/ile-verte/
Commune | La Ciotat | |
Archipel | / | |
Surface (ha) | 13 | |
Linéaire côtier (mètre) | 3089,484 | |
Distance à la côte (Mile nautique) | 0,265 | |
Altitude max (mètre) | 53 | |
Coordonnée géographiques | Latitude | 43,16014 |
Longitude | 5,617563 | |
Propriété foncière | Conseil Départemental des Bouches du Rhône | |
Gestionnaire(s) | / | |
Statut de protection | national | Parc National des Calanques |
international | Site NATURA 2000 :
|
L’île verte, située à 600 mètres du rivage, est administrativement rattachée à la commune de La Ciotat, dans le département des Bouches-du-Rhône. Le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône est propriétaire de l’île depuis 1963.
D’une superficie de 13 hectares, elle dispose, côté est de l’île, de 3 plages : la Plageolle, la plus petite, la plage Saint-Pierre où accostent les bateaux amenant les touristes et où se trouve un petit restaurant et la plage de la Seynerolles. Le côté ouest est très escarpé et inaccessible par la mer. Un sentier balisé de 2 km permet d’en faire le tour en passant par la calanque Seynerolles, la Plageolle et le fort Saint-Pierre à 49 mètres d’altitude, point dominant de l’île, offrant un panorama sur les massifs de La Ciotat, les Bec de l’Aigle et de la Sainte-Baume.
L’île n’accueille aucun résident permanent. La navette, partant du port de la Ciotat, d’avril à octobre, met 10 minutes pour se rendre à la calanque Saint-Pierre de l’île Verte.
Sa géologie est caractérisée par une roche sédimentaire, appelée poudingue, dans la continuité des formations des calanques de La Ciotat et du Bec de l’Aigle.
Par sa position stratégique, à l’entrée de la baie de La Ciotat, l’île a un passé militaire important. Au XVIIème siècle le Maréchal De Trouville y construisit 2 fortins, au début du XIXème des batteries côtières y seront installées et le fort Géry construit. Les vestiges les plus importants datent de la seconde guerre mondiale, période pendant laquelle l’île subit de nombreux bombardements des fortifications allemandes par les américains et aussi de nombreux incendies.
Le Parc national des Calanques témoigne d’une biodiversité exceptionnelle au niveau de l’île verte.
Cheylan (1985) modifié; Jahandiez et al. (1935); Molinier (1935), trouvait une richesse floristique de l’île de 155 espèces (dans Médail & Vidal 1998 Richesse et composition floristiques iles Provence Can J Bot)
La végétation actuelle de l’île est dominée par les pins d’Alep, donnant à l’île son aspect émeraude. D’autres essences typiques, comme le myrte et l’oléastre, les asphodèles ou encore le thym côtoient les champignons, en quantité les lendemains de pluie.
Dans le cadre de de la réalisation du document d’objectif du site NATURA 2000 – Calanques et îles Marseillaises – Cap Canaille et Massif du Grand Caunet , des inventaires naturalistes ont été effectués pour l’expertise des patrimoines terrestres et marins.
Au niveau marin, plusieurs études sur la population de mérous autour de l’ile verte ont été effectuées par le Groupement d’Etudes des Mérous.
L’île verte, de dimensions modestes, possède une couverture végétale importante qui la rattache à celle du massif voisin du Bec-de-l’Aigle et de la Montagne de la Canaille. La flore et la végétation de l’île verte sont peu diversifiées du fait de l’exiguïté de l’île. Quelques espèces tout à fait remarquables sont connues comme la Ficoïde nodiflore Mesembryanthemum nodiflorum, dont les seules localités de France continentale sont sur le littoral rocheux des Bouches-du-Rhône, ou la très rare Chicorée scabre Hyoseris scabra.
Sa zone marine est un site très attractif pour la plongée car on peut y rencontrer des herbiers de posidonie, des habitats coralligènes, des champs de gorgones, des grottes, des hauts-fonds des surplombs et des éboulis. Elle abrite de nombreuses espèces protégées :
– des algues : Cystoseira amentacea et Cistoseira crinita,
– des arthropodes : la Grande araignée de mer Maia squinado, la Langouste commune alinurus elephas et la Grande cigale de mer Scyllarides latus,
– des mollusques : Luria lurida et la Grande nacre Pinna nobilis,
– du Corail rouge Corallium rubrum,
– des herbiers à Posidonie Posidonia oceanica,
– des poissons : le Mérou brun Epinephelus marginatus et le Corb Sciaena umbra,
– des spongiaires : Axinella polypoides, l’Eponge de toilette Spongia oficinalis et Spongia agaricina.
Des panneaux d’informations sont implantés sur l’île pour la découverte et la valorisation de son patrimoine.
L’île est intégrée dans le périmètre du Parc national des Calanques depuis avril 2012.
Ayant toujours représenté un enjeu stratégique pour défendre la ville de La Ciotat des attaques venant de la mer et contrôler son accès au port, l’île est un véritable « musée à ciel ouvert » de l’histoire militaire.
La présence et la reproduction du Goéland leucophée est également problématique. Dans le DOCOB du site NATURA 2000, il est inscrit : “Si la population du Goéland leucophée de l’île Verte s’avère trop importante et provoque des modifications du milieu naturel et influence des espèces protégées ou d’intérêt communautaire, alors la régulation de la densité de population de goélands de l’île Verte est à envisager.”
Même si aucun résident permanent n’occupe l’île et qu’aucune résidence n’est construite, la surfréquentation par le public en période estivale autant au niveau de la partie terrestre que maritime altère largement les composantes du milieu naturel. Les nombreux sentiers empruntés et matérialisés à la faveur de la dispersion des visiteurs constituent une forte menace pour les cycles de développement des espèces floristiques et faunistiques patrimoniales et plus largement de la biodiversité de l’île.
L’île verte est intégrée dans le périmètre du Parc national des Calanques. Pendant la saison estivale, le département des Bouches-du-Rhône, propriétaire et gestionnaire du site, renforce la présence d’agents pour la sensibilisation et la protection de l’environnement. Des écogardes du Parc national des Calanques apportent également leur contribution et veillent au risque incendie.