ISSN 2970-2321

Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet d’Atlas encyclopédique des Petites Iles de Méditerranée, porté par le Conservatoire du Littoral, l’Initiative PIM, et leurs nombreux partenaires.
This sheet has been written as part of the encyclopedic Atlas of the Small Mediterranean Islands project, carried out by the Conservatoire du Littoral, the PIM Initiative and their numerous partners.
(https://pimatlas.org)

CLUSTER

Cluster Kerkennah

Rédigé par : Sabri JAZIRI

Date de création : 12 novembre 2021

Pour citer cette version : JAZIRI, S.  (2021). Fiche cluster : Kerkennah. Atlas of Small Mediterranean Islands. https://pimatlas.org/explorer-atlas/clusters/kerkennah/

Composition du cluster : îles 5
Composition du cluster : archipels 1
Nombre d’îles avec au moins un statut de protection national 0
Nombre d’îles avec au moins un statut de protection international 0
Nombre d’îles avec au moins un gestionnaire 0

Description générale


Des cormorans près du rivage (©Atef LIMAM SPA/RAC)

Ce cluster est composé par l’archipel de Kerkennah. Il est situé au sud-est de la Tunisie dans le golfe de Gabès à environ 20 km de la ville de Sfax, entre les parallèles 34°51’N et 34°36’N et les méridiens 10°58’E et 11°21’E. Sur le plan administratif Kerkennah est une délégation du gouvernorat de Sfax. La superficie totale de l’archipel est de l’ordre de 160 km2, avec un linéaire côtier de 181 kilomètres. Il est allongé du nord-est vers le sud-ouest sur plus de 35 km culminants 13 mètres à Ouled Ezzedine (Dahech et al., 2015). Cet archipel est organisé en 10 imadas (Ramla, Attaya, Sidi Frej, Mellita, El Kallabine, Ennajet, Echargui, El Kraten, Ouled Kacem et El Kantra).

Ce cluster est constitué par deux iles principales. L’ile Gharbia au sud-ouest, d’une superficie de 49 Km2 et l’île Charguia au nord-est, d’une superficie de 110 Km2. Les îlots de l’archipel sont principalement situés au nord-est, on dénombre 13 iles et îlots émergents. Les plus grandes sont Gremdi (196 ha), Roumadiya (167 ha), Sefnou (53 ha) et Lazdad (22 ha), les plus petites sont principalement Ramadiya (4,1 ha), Charmadia (2,8 ha) et El Oula (2,2ha). Ces îlots dont la morphologie plane ne dépassent pas 4 mètres d’altitude.

La topographie de ce cluster est globalement monotone, marquée par une succession de collines très molles et de basses sebkhas dont l’altitude ne dépasse pas 3 mètres, occupés par des terres humides (chotts, sebkhas, marais maritimes). Les côtes occidentales sont très rectilignes et des côtes septentrionales très découpées. Cette morphologie tourmentée de la zone nord de l’archipel est due à plusieurs facteurs, essentiellement à l’effet des vagues du secteur nord et nord-ouest. Cette morphologie tourmentée est aperçue dans les iles et ilots de la zone nord-est, où on peut dénombrer sur un même îlot quatre physionomies de côte différentes : des falaises qui dépassent rarement les 3 à 4 m à Sefnou, Gremdi et Roumadiya, des côtes rocheuses basses dans les îles de la zone nord-est de l’archipel, des plages qui se trouvent généralement au fond des criques ou au pied des falaises qui sont très peu épaisses et étroites, ainsi que des côtes à marais maritimes. (APAL 2001).

Les vestiges archéologiques présents dans l’archipel témoignent d’une présence humaine très ancienne, elle remonte à l’époque des Phéniciens (12e siècle avant notre ère), faisant de tout l’archipel un relai entre l’orient et l’occident pour les échanges commerciaux et le ravitaillement, comme le confirme le port « Cercina » (à El H’sar) sur les côtes ouest de l’île. 

Les fouilles archéologiques entreprises aux îlots nord et nord-est ne sont pas nombreux, mais les quelques prospections réalisées (Khcherem, F. 2018) ont témoigné d’une présence ancienne de plusieurs civilisations dans ces îles et îlots. En effet, les fouilles entreprises dans la zone ont montré la présence d’un four en céramique et d’un monastère byzantin au niveau des ilots Roumadiya, des citernes allant de l’époque romaine jusqu’au Aghlabides dans Sefnou. Une carrière romaine à Gremdi. La présence de ceinture romaine fortifiée reliant Roumadiya et Gremdi jusqu’au niveau de Haj Hmida.

Les îlots nord et nord-est renferment des potentialités archéologiques importantes et nécessitent un programme spécifique de la part de l’INP (Institut National de patrimoine), afin de valoriser ce patrimoine et de dresser une carte touristique des sites archéologiques de ces ilots de l’archipel.

Ce cluster appartient à la zone bioclimatique aride à semi-aride caractérisé par une grande variation pluviométrique interannuelle et saisonnière en dessous de la moyenne annuelle nationale (Fehri, 2011) et une évapotranspiration très élevée surtout en période estivale. Mise en exergue par un stress hydrique (déficit de plus de 1000 mm/an) et une salinisation des sols. Tous ces facteurs rendent la vie dans l’archipel un peu ardu qui n’a pas favorisé le développement des activités d’agriculture et d’élevage qui sont restées des activités de subsistance.

Le plateau continental de ce cluster se caractérise par une faible profondeur qui varie entre 0 et 5m et par une succession de plusieurs paysages unique. On aperçoit des vasières ou « bhiras » de 2 à 3 m de profondeur entourée de cordons de posidonies tapissés de cymodocées au fond. Des cordons ou « tsirs » appelés également bancs, formées par de débris biogènes coquilliers et végétaux occupés au sommet par des caulerpes, et qui peuvent être émerger en périodes de mortes-eaux et basses mers. Des chenaux de marées ou « oueds » qui sont de longues et étroites dépressions sinueuses, profondes de 5 à 12 mètres et par lesquelles affluent et refluent les eaux du flot et du jusant entraînant la vase qui va se déposer au fond des bhiras. Par des marées relativement importantes par rapport au reste de la méditerranée et qui peuvent atteindre 1,8 mètre dans le fond du golfe (Pergent & Kempt, 1993) a permis aux Kerkenniens de développer un système ingénieux de pêcherie fixe (charfia) considérer comme un patrimoine de l’île, qui est inscrite depuis peu (19 févr. 2021) au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Connaissances


Padina pavonica sur substrat dur (©Tarek Mokhtari PIM)

Les îlots nord et nord-est de l’archipel de kerkennah sont connus pour avoir une richesse spécifique exceptionnelle. Cette richesse se traduit par un nombre important d’espèces animales et végétales dont certaines sont endémiques de la région, d’autres sont exogènes, menacées, dont certaines sont inscrites aux protocoles relatifs aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée (convention de Barcelone). 

Au total 227 espèces ont été décrites dans ces zones d’études, l’embranchement le plus représenté est celui des chordés (chordata) avec 53 espèces (23,7%), suivis par l’embranchement des spongiaires (porifera) avec 39 espèces (17,2%) les moins représentées sont les foraminifères et les trachéophytes qui ne sont représentés que par une seule espèce. Concernant les mammifères marins (Mammalia), 6 espèces ont été décrites dont 3 odontocètes (le grand dauphin Tursiops truncatus , le dauphin bleu et blanc Stenella coeruleoalba et le dauphin de risso Grampus griseus ) et 3 mysticètes (le rorqual commun Balaenoptera physalus, le mégaptère Megaptera novaeangliae et le petit rorqual Balaenoptera acutorostrata), et 3 espèces de la classe des reptiles (Reptilia) sont des tortues marines (La tortue caouanne Caretta caretta, la tortue verte Chelonia mydas et la tortue luth Dermochelys coriacea). Toutes les espèces des mammifères marins et des reptiles ont une haute valeur patrimoniale et sont toutes menacées et protégées par diverses conventions ratifiées par la Tunisie, dont l’annexe II de la convention de Barcelone. Les phanérogames abritent également différentes classes de l’embranchement des Mollusques (Mollusca). Dans cet habitat, on a dénombré 3 classes de mollusque : les bivalves ; dont on peut citer Pinna nobilis (qui fait partie de la liste de l’annexe II de la convention de Barcelone) ; les céphalopodes, qui sont représentés par des espèces exploités comme Loligo vulgaris, Octopus vulgaris et Sepia officinalis et les gastéropodes dont ont peut citer Bittium reticulatum, Cerithium vulgatum.

Le paysage sous-marin dans la zone nord et nord-est de l’archipel est caractérisé par la présence des pelouses de Cymodocées et d’un immense herbier à Posidonia oceanica, sous sa forme d’herbier tigré est l’un des plus remarquable de toute la méditerranée. Ces deux espèces de phanérogames marines font l’objet d’un intérêt international pour la conservation, elles sont inscrites dans la liste des espèces en danger ou menacées de l’annexe II de la convention de Barcelone.

Les espèces d’algues comme les Cymodocea nodosa, Caulerpa prolifera et Cystoseira spp constituent avec les herbiers de phanérogames marines un écosystème de grande importance écologique. Les espèces du genre Cystoseira inscrites sur l’annexe II du Protocole ASP/DB, six sont présentes dans la zone d’étude. Cystoseira foeniculacea f. schiffneri est la Cystoseire la mieux représentée.

En ce qui concerne l’avifaune, l’archipel de kerkennah est classé comme étant une zone d’importance pour la conservation des oiseaux (ZICO). Un site d’hivernage pour plusieurs espèces nicheuses ou de passage. D’après les prospections qui ont été menées par Qninba & Ouni en 2014 dans les îlots nord-est, 42 espèces d’oiseaux ont été recensés, dont 17 ont été identifiées comme étant des espèces reproductrices certaines ou très probables. Ce diagnostic a révélé la présence de Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) dans tous les îlots de l’archipel. Le goéland leucophée (Larus michahellis) présent à Sefnou ainsi que tout l’archipel. L’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) présente surtout à Gremdi, Roumadiya, Sefnou et Rmadiya (qui constitue l’espèce la plus abondante du peuplement avien insulaire où ces îlots sont caractérisés par d’importantes steppes de Stippa capensis), le Cochevis huppé (Galerida cristata) est présent sur les îlots nord-est de superficies importantes notamment à Gremdi, Roumadiya et Sefnou. L’Alouette pispolette a été retrouvée au niveau des îlots Roumadiya, Sefnou et Ramadiya. D’autres espèces ont été recensées dans les îlots nord et nord-est dont la répartition est très importante. Notamment, le Faucon crécerelle, les deux Tourterelles et la Huppe fasciée qui ne colonisent que Gremdi et Sefnou, également la Pie-grièche grise niche à Gremdi sur des supports arborés ; la Perdrix gambra qui a été retrouvée au niveau des îlots Gremdi et Sefnou, le Grèbe huppé trouvé à Roumadiya au sein des sansouïre (steppe salée), le Pipit rousseline (Anthus campestris) et Bergeronnette printanière ont été observées à Sefnou, leTraquet oreillard, espèce rupestre, se reproduit probablement au niveau des petits reliefs rocailleux de Gremdi. D’autres espèces nichent et se reproduisent sur ces îlots, on peut citer essentiellement Goéland leucopée, Oedicnème criard, Gravelot à collier interrompu, Cochevis huppé, Chevalier gambette et l’Alouette pispolette.

Intérêts


La grande nacre Pinna nobilis (© Tarek mokhtari PIM)

Ce cluster est un patrimoine paysager et culturel unique en méditerranée. Il suscite un intérêt pour la conservation de plus en plus pressant pour freiner la dégradation de son écosystème fragile et pour faire face aux changements climatiques qui sont de plus en plus perceptibles ces dernières décennies. Ce cluster est situé sur la route migratoire de plusieurs espèces avifaunes hivernant, ainsi classé comme une zone importante pour la conservation des oiseaux (zone ZICO). On estime que près de 8000 individus d’oiseaux marins fréquentant l’archipel durant la saison hivernale en période de nidification (Wetland, 2003). En effet, un tiers de la superficie totale de l’archipel est constitué par des Sebkhas et des dépressions salées : ces milieux constituent une zone d’hivernage recherchée (présence permanente d’eau) pour de nombreux oiseaux qui viennent nicher, notamment pour des espèces comme le grand cormoran Phalacrocorax carbo, les goélands (Larus genei, Larus fuscus, Larus cachinnans) et les sternes (Sterna caspia, Sterna sandvicensis), ainsi que les limicoles et au coté de distincts oiseaux d’eau à l’instar des spatules blanches Platalea leucorodia, et les hérons cendrés Ardea cinerea.

Le paysage sous-marin de l’archipel est caractérisé par la présence d’un immense herbier de Posidonia oceanica de structure très rare en méditerranée (herbier tigré) qui constitue un paysage sous-marin à haute valeur écosystémique. Sans pour autant oublier les espèces animales et végétales qui sont en menacés, notamment la grande nacre (Pinna nobilis), et qui font l’objet de conservation d’après plusieurs conventions et protocoles internationaux.

La charfia : un patrimoine mondial à conserver


Le 19 février 2021, la charfiya a été inscrite comme un patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO. C’est une pêcherie fixe artisanale remontant à l’époque punique. Elle est constituée par des palmes fichées dans le fond marin, qui exploite les mouvements des marées pour entraîner les poissons dans des chambres mortes (nasses).

Les Kerkenniens sont réputés posséder, contrats à l’appui, des parcelles de mer. Ceci remonte à l’année 1929 où le Bey a tenté de régulariser la situation de ceux qui exploitent les cherafi en propriété en leur proposant la concession de l’exploitation pour une durée de 60 ans sans résultats. En 1989 l’autorité tunisienne a décidé d’accorder à ces exploitants privés une période de concession supplémentaire de 39 ans. 

De nos jours, les autorisations de pêcheries fixes ne sont accordées qu’aux personnes physiques de nationalité tunisienne et aux personnes morales dont le capital est détenu en totalité par des personnes physiques de nationalité tunisienne, d’après l’Arrêté du 28 septembre 1995.

Cette technique de pêche ancestrale s’éloigne peu à peu de son caractère artisanal qui respecte l’environnement. Ils sont conçus en filets de pêche, des tubes en PVC et des matériaux ferreux qui ne respectent plus le repos biologique et restent implantés jusqu’à 3 ans et même plus, mettant en péril les ressources halieutiques et entre en compétition avec la pêche côtière

Pressions


Barque côtière utilisant l’engin prohibé « Kiss » dans le port de Sidi Youssef (© JAZIRI Sabri)

Les îles et îlots nord et nord-est de l’archipel, bien qu’ils soient encore peu exploités, subissent plusieurs pressions tant au niveau terrestre que marin.

La bioinvasion est un phénomène récurrent ces dernières années, elle peut induire un déséquilibre écosystémique parfois irréversible. L’installation des crabes bleus Portunus segnis et Callinectes sapidus dans la zone est un exemple concret sur les dégâts que peuvent causer ce genre d’invasion sur la biodiversité ainsi que sur l’économie de la pêche locale. Sans pour autant oublier la présence de plusieurs espèces dans la zone qui présentent un potentiel invasif tel que l’algue verte Caulerpa racemosa et Caulerpa taxifolia, la phanérogame Halophila stipulacea, et les autres crabes potentiellement invasifs signalés auparavant tels que Percnon gibbesi, Libinia dubia et Eucrates crenata, etc…) ou encore le bivalve Pinctada radiata.

 

L’exploitation et dégradation du couvert végétal des îlots. En effet, ils ont servi comme lieu de pâturage pour le petit élevage (en particulier ovins et caprin) pour la population locale de l’archipel et notamment celle d’El Attaya. Ces lieux de pâturages concernent notamment les îlots de Roumadiya, Sefnou et de Gremdi. Ce dernier site a été utilisé aussi pour l’élevage des lapins. Actuellement le couvert végétal souffre d’un surpâturage notamment sur les touffes de sparte Lygeum spartum.

Le braconnage, le ramassage des oeufs de perdrix gambra (Alectoris barbara) et l’abattage de tortues marine (Caretta caretta) sont les raisons majeures du déclin drastique de ces populations dans la région des Kerkennah. Les oiseaux nicheurs des îlots Nord Est de l’archipel sont sujets à un braconnage et un pillage assez conséquent sur leurs nids.

L’élévation du niveau de la mer dans l’archipel de Kerkennah est beaucoup plus rapide qu’ailleurs en Tunisie, par le jeu combiné de la subsidence et du réchauffement climatique. Comme le témoignent les nombreux vestiges archéologiques qui gisent localement, sous plus d’un mètre d’eau. Notamment, les sites au large d’El Ataya et de l’îlot de Gremdi.

La pêche illicite, non réglementaire non déclaré dans l’archipel qui ne cesse de s’amplifier ces pratiques occasionnent des dégâts considérables sur les ressources halieutiques, mais aussi sur la flore marine, et principalement les herbiers de posidonies, ainsi que sur les espèces animales emblématiques comme la caouanne Caretta caretta et la grande nacre Pinna nobilis, et des stocks halieutiques de l’archipel des Kerkennah. La production d’éponges a fortement diminué ces dernières années. Selon les statistiques de la DGPA de 2010, la baisse de cette production serait de l’ordre de 90% sur la période s’étalant de 2006 à 2010 (101 tonnes en 2006, 10 tonnes seulement en 2010). Cette baisse est due essentiellement à la surexploitation du stock des éponges commercialisées dans la région.

La pollution dans la région notamment celle due à l’exploitation offshore des hydrocarbures, et plus généralement la pollution du golfe de Gabès ne peut qu’aggraver la situation.

Kerkennah : résilience face aux dérèglements climatiques


La population insulaire kerkenienne fait face à plusieurs défis qui sont de plus en plus perceptibles ces dernières années. Le réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer sont parmi les défis auxquels doit faire face la population kerkenienne . 

Ce phénomène qui touche plusieurs régions du globe n’épargne pas la Tunisie. En effet, d’ici la fin du siècle, le pays va faire face à une hausse du niveau de la mer qui peut atteindre 50cm, ce qui peut provoquer la perte d’une grande partie de l’archipel et même la disparition totale de certaines îles. En effet, il y a un risque important de submersion des ilots Gremdi et Roummadiya, ainsi que les ilots de Lazdad, El Louza et El Oula (APAL, 2015). Avec cette élévation du niveau de la mer s’ajoute une salinisation des terres. Des milieux du type sebkhas qui sont aujourd’hui fréquemment inondés et impraticables pour les activités humaines, comme l’agriculture, le pâturage, etc.

Face à cette situation, il est nécessaire d’explorer et d’apporter des solutions concrètes et des outils d’adaptation de l’archipel ainsi que la population. Ce que les connaissances scientifiques peuvent apporter. En effet, la recherche peut jouer un rôle vital dans la prévision et l’anticipation des risques, et dans l’identification de solutions d’adaptation. En s’appuyant aussi sur les solutions déjà déployées à travers le monde et qui peuvent inspirer la prise de décision pour une meilleure adaptation de l’archipel au changement climatique.

Cette démarche doit être appréhendée par une approche participative impliquant des acteurs locaux avec la participation des chercheurs pour faire face à ce défi. Pour cela, il est nécessaire d’entamer la recherche des financements conséquents puisque ce type de projet peut être étalé dans le temps, nécessitant des moyens financiers importants.

Gestion / conservation


Actuellement les îlots nord-est de l’archipel ne disposent d’aucun statut spécifique de protection et de conservation. Il faut signaler que ces îlots ont fait l’objet d’une étude appuyée par le SPA/RAC pour l’élaboration d’un plan de gestion de la partie marine et côtière. Cette AMCP dans l’archipel sera probablement envisagée dans les nouvelles AMCP en Tunisie, par l’agence d’aménagement et de protection du littoral (APAL) qui est du point de vue législatif, l’organisme qui en charge de la gestion.

Principales ressources bibliographiques


  1. APAL. (2001). ETUDE DE GESTION DE LA ZONE SENSIBLE LITTORALE DES ÎLOTS NORD-EST DE KERKENNAH, 55p.

  2. Atlas APAL, 2015. Le littoral tunisien : Atlas de la vulnérabilité à l’élévation du niveau de la mer : l’archipel de Kerkennah.

  3. APAL /FEM/PNUD, Edition septembre 2015 : 52-61.

  4. Ben Mustapha k . (2007). Démosponges Littorales des Iles Kerkennah (Tunisie). Bull. Inst. Natn. Scien. Tech. Mer de Salammbô, 34.

  5. CAR/ASP – PNUE/PAM, (2015). Étude socio-économique de la partie marine du nord-est des Iles Kerkennah en Tunisie. Par Scander BEN SALEM. Ed. CAR/ASP –Activité de duplication : initier l’établissement d’une nouvelle aire marine protégée en Tunisie, Tunis. 97 pages.

  6. Communication personnelle, Farid Khcherem, INP, Sfax, 2018

  7. Dahech, S., Bouaziz R., Etienne, L., Berges, J.-C., Daoud. À., Beltrando G. (2015). L’archipel de Kerkennah (Tunisie) face au risque d’inondation : approche par l’aléa et les vulnérabilités. Actes des Journées CNFG Climat et Sociétés, 13 p.

  8. DGEQV. (2012). Étude de l’impact de la pêche sur la biodiversité dans le golfe de Gabès. Projet de protection des ressources marines et côtières du golfe de Gabès GEF-054942-TUN. Bureau IHE, Rapport de la phase 1, 187 p.

  9. Etienne, L. (2014). Accentuation récente de la vulnérabilité liée à la mobilité du trait de côte et à la salinisation des sols dans l’archipel de Kerkennah (Tunisie) (Doctoral dissertation, Université Paris Diderot (Paris 7) Sorbonne Paris Cité ; Université de Sfax (Faculté des Lettres et Sciences Humaines)).

  10. Fehri A., 2000. Kerkena : Histoire et Société. Édit. Centre Cercina et FLSH de Sfax, Sfax, 197 p.

  11. Fehri, N. (2011). La palmeraie des Îles Kerkennah (Tunisie), un paysage d’oasis maritime en dégradation : déterminisme naturel ou responsabilité anthropique ? Physio-Géo. Géographie physique et environnement, (Volume 5), 167-189.

  12. Khcherem, Farid. 2018. Communication personnelle INP, Sfax, SIPAM, FAO.

  13. Qninba A. & Ouni R. 2014. Les oiseaux nicheurs sur les îles et îlots nord-est de l’archipel de Kerkennah, Tunisie. Initiative PIM. CdL (France)-APAL (Tunisie). 24 pp.

  14. SPA/RAC – ONU Environnement/PAM. (2019). Plan de gestion de la partie marine et côtière des îlots nord de l’archipel de Kerkennah – Phase I : bilan diagnostic. Par Cabinet Thétis-Conseil, Kheriji A.,Limam A., Guellouz S. et Ben Hmida A. Ed. SPA/RAC, Tunis : 79 p + annexes.

  15. Pergent, G. et Kempf, M. (1993). L’environnement marin côtier en Tunisie – Rapport de synthèse.Groupement Intérêt Scientifique Posidonie, IFREMER, ANPE Tunisie 539 p.

Tableau récapitulatif des clusters et îles du sous-bassin


NOM DES ILES

ET ILOTS

NOM DE L’ARCHIPEL surface (ha) Altitude max (mètre) Linéaire côtier (mètre) Distance à la côte (mile nautique) Coordonnées géographiques Propriété Iles avec au moins un statut de protection Présence d’un gestionnaire
Latitude Longitude
Gharbia Archipel des Kerkennah

Etat*
Charguia Etat*
Gremdi 206 3 8880 20 34.7555542 11.32111073 DPM 0 0
Roummadiya 159 4 9176 19 34.81999969 11.31583309 DPM 0 0
Sefnou 50 4 4752 15 34.79583359 11.22416687 DPM 0 0
Ramadiya 4 2 1099 18 34.82416534 11.28138924 DPM 0 0
Lazdad 34 3815 20 34.76805496 11.29777813 DPM 0 0
Charmadia 2,79 2 722 15 34.76750183 11.20666695 DPM 0 0
El Oula 2,21 785 22 34.757164 11.302829 DPM 0 0
El Louza 1,18 521 19.54 34.77194 11.293015 DPM 0 0
Jeblia 1,43 648 23.07 34.75763 11.362424 DPM 0 0
Keblia 0,99 495 23.1 34.75291 11.360442 DPM 0 0
Hjar el Oust 0,13 168 22.63 34.753459 11.351503 DPM 0 0
Gharsa 1,64 633 22.43 34.758369 11.350458 DPM 0 0
Chehimi 0,06 114 22.25 34.757392 11.344791 DPM 0 0

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